Le village Mbonjo, situé dans l’arrondissement de Fiko, département du Moungo, région du Littoral, est toujours menacé de famine. La Société camerounaise de palmeraie s’est accaparée de toutes les terres. Interpellée par Business and Human Rights Research Centre, elle s’est fondue dans un tissu de mensonges.
Alors, les dirigeants de la Socapalm ont répondu aux préoccupations de Business and Human Rights Research Centre. Cet organisme a voulu en savoir davantage sur le traitement réservé aux populations par cette entreprise. Et dans leurs réponses, 8 points ont été expliqués par les dirigeants de cette Agro-alimentaire. Seulement, tout est faux dans ce qu’ils ont dit.
Expansion des plantations de palmiers
En effet, le premier point parle de l’Expansion des plantations de palmiers. Ddepuis 2013. Socapalm dit qu’ « aucune nouvelle plantation de palmiers à huile n’a eu lieu à Mbonjo I (Division 1). Toutes les replantations ont eu lieu dans les blocs historiques 74-F4 et 74-G4 (établis en 1974). Ce qui représente un entretien de routine plutôt qu’une expansion de la concession ».
Pourtant, sur les lieux indiqués, la Socapalm fait une extension des palmiers. Les éléments sur le terrain montrent des hectares de terrain exploités. « Ces espaces étaient exploités par un planteur villageois au nom de M. Elie Blaise Ebongue. Ils ont été rachetés par la Socapalm à hauteur de 4.500.000 Fcfa », révélation faite avec preuve. Et là-bas on a vu de nouveaux palmiers à huile avec des indications précise. Notamment bloc E4, culture 2012 parcelle 6. Ceci en toute bordure de ruisseau dans un bas-fond
Accès aux terres agricoles
En deuxième point relatif à l’« Accès aux terres agricoles de basse altitude ». Les responsables de la Socapalm soutiennent que : « Les villageois conservent un accès illimité à leurs bas-fonds. pour les cultures vivrières et pérennes. La seule restriction imposée par la Socapalm est la sauvegarde des zones à haute valeur de conservation (HVC). Et des zones tampons riveraines ».
« Par exemple, lorsque M. Emmanuel Elong a cherché à ériger un élevage de porcs. Et de volailles sous le nom de « ferme-école » à proximité du cours d’eau local. La Socapalm s’y est opposée. Pour des raisons environnementales valables. Afin de protéger les sources d’eau de la communauté ».
La Socapalm a menti grossièrement
Et là encore, la Socapalm a menti grossièrement. Les villageois attendent la rétrocession depuis 2005 de 20.000 hectares. Le processus est bloqué. Et l’entreprise continue à exploiter lesdits espaces allègrement. Et ce sont « leurs dirigeants qui torpillent cette procédure pour nous priver de la nourriture », explique un riverain.
Pour ce qui est de l’exploitation des parcelles, c’est à géométrie variable. Il y a à Mbonjo une sorte de pression sur certains occupants et certains exploitants de périphéries. Lors de nos descentes, on a vu des bas-fonds occupés par des exploitants soutenus par la Socapalm. Et exploités en même temps par la Socapalm. D’autres terrains exploités sur pentes, bas-fonds sont bien visibles sur le terrain.
Et ceci est « sans objection aucune de Socapalm, qui n’y voit pas des questions de protection environnementale des eaux. Pour les communautés et autres questions de préservation des zones à haute valeur de conservation. Ce n’est donc pas une politique de préservation des zones à haute valeur de conservation que pratique l’agro-industrie», révélation faite.
Aussi, on a vu les fermes en bordure des rivières exploitées par des individus qui ont même reçu l’appui financier de la Socapalm. Par exemple, la Porcherie du Mongo Community Group dans le Bloc F3 Parcelle 4. Le chef de Mbonjo I est partenaire dudit projet.
Evoquant le champ école de Synaparcam. Difficile de comprendre qu’il y a un terrain voisin. Exploité par un villageois qui ne subit aucune menace. « Ça m’étonne moi-même, parce que ça fait depuis que nous travaillons là-bas ensemble. J’ai un hectare de palmier de l’autre côté. Et lui, il cultive de l’autre côté. Honnêtement, je ne sais pas ce que les gens la cherchent. Donc quelqu’un ne doit même pas cultiver le manioc dans les périphéries pour nourrir sa famille ».
« Ils sont là, ils menacent. Qu’ils viennent alors déraciner même les palmiers. Même le manioc qu’on a cultivé dans les périphéries pour prendre le terrain. Ils ne veulent pas que nous travaillions dans les petites périphéries pour cultiver le manioc. Et nourrir nos enfants », a expliqué Martin Sonè.
La pollution environnementale
Autre point, la pollution environnementale. La réponse donnée par la Socapalm sonne comme une blague de mauvais gout. En plus du mauvais entretien des petites cours d’eau autour de leur usine. On a vu à Mbonjo, l’encouragement de certaines personnes par la Socapalm de polluer l’environnement. Une ferme donnée par cette entreprise au chef du Village Mbonjo est une illustration parfaite. La ferme est construite en plein cœur du village.
Et « dès que 17 heures sonnent, nous respirons les odeurs du poulailler. C’est surtout grave en saison sèche. Nous n’avons rien à dire ici. Donc ces gens-là sont de connivence avec le chef pour faire vivre la misère au reste de la population. Le champ école de Synaparcam de notre frère Elong ne va en rien affecter la petite rivière ».
« Il fait une activité de formation. Elevage des chèvres, des poulets et l’agriculture sans engrais. Il y a des personnes qui élèvent les porcs à zéro mètre des cours d’eau ». Mais, « les gens-là mentent beaucoup sur lui. Ils veulent tout récupérer. Ils plantent jusqu’en bordure de l’eau, jusqu’à dans les marécages. Nous jonglons pour survivre », nous fait savoir Moise Njoh.
Ainsi donc, les trois points suffisent parmi les 8. Pour voir l’ampleur des mensonges bien huiltissés pour détruire les générations entières, Et pour finir donc, l’entreprise a effectué de replantations sans respecter l’article 6 H du bail emphytéotique de 2000. La Socapalm n’hésite pas à planter elle-même dans des bas-fonds. On l’a vu au bloc E4, parcelle 6.
Et elle fait intervenir les autorités et force de maintien de l’ordre pour toute situation qu’elle considère négative pour elle. Le cas de Synaparcam qui refuse de faire allégeance. Les agissements de la Socapalm sont bien ciblés. La question de préservation des zones à haute valeur de conservation est relative. Ici, tout est faire pour viser certaines personnes. Puisqu’elle-même ne se prive pas d’exploiter certaines de ces zones.
Enfin, les questions de pollution n’intéressent pas la Socapalm. Du moins on voit la pollution là où les contestataires se trouvent. L’Enquête se poursuit.