Le préfet du Mfoundi, Emmanuel Mariel Djikdent, a ordonné la convocation de Parfait Mbvoum à la gendarmerie du Mfoundi. Elle fait suite à des propos tenus par l’homme politique sur un plateau de télévision le 9 mars 2025. Le leader du Forum des républicains a exprimé son soutien à la Brigade Anti-Sardinards (Bas).
Lors de son intervention dans l’émission Espace Miné, Parfait Mbvoum a évoqué la violence exercée sur le ministre Foutsou, tout en soutenant la Bas. Il a même cité Laurent Gbagbo pour justifier l’idée que : « quand les institutions sont bloquées, les coups d’État sont nécessaires ».
Un appel au soulèvement
Bien que l’opposant ait précisé qu’il ne promouvait pas un coup d’État au Cameroun, l’autorité administrative a jugé ses propos inquiétants. Le préfet du Mfoundi a estimé qu’il pouvait les interpréter comme une incitation à la violence.
Cette réaction n’a pas tardé. L’autorité administrative a immédiatement ordonné au commandant du groupement de la gendarmerie territoriale du Mfoundi de convoquer Parfait Mbvoum. Le 10 mars 2025, un message signé par Emmanuel Mariel Djikdent, faisait état de l’intention de scruter des déclarations de l’opposant. Avec un éventuel compte rendu au procureur de la République. Le préfet a également souligné que de telles déclarations pourraient entraîner des poursuites judiciaires.
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Prêt à « assumer »
Parfait Mbvoum, de son côté, maintient ses positions. Dans une interview sur Naja Tv, il a défendu la Bas, affirmant qu’elle est légale en France et qu’elle ne représente pas une menace violente. Il a aussi dénoncé une « indignation sélective », en pointant du doigt les dysfonctionnements du système camerounais. Il s’agit entre autres de la pauvreté, la famine et les violences dans certaines régions.
Ce jeudi 13 mars 2025, Parfait Mbvoum se rendra à la gendarmerie, prêt à « assumer » les conséquences de ses propos. « Si je suis condamné ou emprisonné, j’assumerai », a-t-il déclaré, réaffirmant son soutien à la Bas et sa détermination à défendre ses convictions politiques. La convocation de Parfait Mbvoum soulève une question importante : jusqu’où va la liberté d’expression en politique ?