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Reconnaissance d’un État palestinien : espoir à Gaza et colère d’Israéliens

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Trans Afrique

Réactions à Gaza et en Israël : la reconnaissance de l’État palestinien divise. Dimanche, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie ont officiellement reconnu l’État de Palestine. À Gaza, des habitants saluent un geste porteur d’espoir, après des années de guerre et de blocus. En Israël, cette annonce suscite colère et inquiétude, notamment chez ceux qui y voient une menace pour la sécurité nationale. Entre soulagement et rejet, la diplomatie internationale ravive les tensions locales.

Pour Salwa Mansour, 35 ans, une femme originaire de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza et déplacée à Al-Mawasi, cette reconnaissance « montre que le monde commence enfin à entendre notre voix, et cela, en soi, est une victoire morale ». « Cela pourrait être le début de quelque chose de plus grand », dit-elle à l’AFP.

« Malgré toute la douleur, la mort et les massacres que nous vivons, nous nous accrochons à tout ce qui peut apporter ne serait-ce qu’un petit peu d’espoir. Nous avons besoin de quelque chose, n’importe quoi, qui nous dise qu’un changement est en train d’arriver », affirme-t-elle.

Ces annonces, de la part de pays alliés historiques d’Israël, interviennent alors qu’Israël a intensifié son offensive dans la ville de Gaza, à près de deux ans de guerre déclenchée par une attaque meurtrière du mouvement islamiste palestinien Hamas en 2023.

L’armée israélienne, qui pilonne la ville, y a lancé mi-septembre une vaste offensive terrestre. Selon l’armée, plus de 550 000 personnes ont déjà fui ce plus grand centre urbain du territoire palestinien vers le sud.

Dimanche, au moins 32 personnes ont été tuées à Gaza-ville lors de frappes israéliennes, selon la Défense civile, un service de secours opérant sous l’autorité du Hamas.

– « Lueur d’espoir » –

Mohammed Abu Khousa, 23 ans, originaire de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza dévastée par la guerre, souligne l’impact des reconnaissances annoncées dimanche.

« Lorsqu’un pays comme la Grande-Bretagne, qui, comme d’autres, a joué un rôle dans notre tragédie, et le Canada nous reconnaissent aujourd’hui, cela ébranle la légitimité d’Israël et donne un nouvel élan d’espoir à notre cause », dit-il.

« Cela pourrait inciter d’autres pays à nous reconnaître, et, espérons-le, mettre fin à la guerre. Malgré tout ce que nous traversons, nous nous accrochons encore à une lueur d’espoir », affirme le jeune homme.

Mais d’autres Palestiniens, en Cisjordanie occupée, expriment leur scepticisme quant aux retombées de ces décisions.

La reconnaissance seule « ne suffit pas, car certains pays ont déjà reconnu la Palestine. Ils l’ont reconnue il y a des années, mais cela n’a donné aucun résultat », pointe Mohammed Azzam, un habitant de Ramallah.

« Au contraire, chaque jour, les attaques des colons se multiplient, les meurtres augmentent, les arrestations se multiplient, les raids et les vols se multiplient, et les points de contrôle envahissent toute la Cisjordanie (…) Même si les pays européens ont reconnu (la Palestine), en réalité, cela ne nous aide pas du tout », dit-il.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé dimanche vouloir étendre la colonisation en Cisjordanie, et les ministres d’extrême droite, Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, ont appelé à l’annexion de ce territoire occupé par Israël depuis 1967.

– « Amertume » –

À Jérusalem, des Israéliens interrogés par l’AFP expriment craintes et colère.

Tamar Lomonosov, 24 ans, une habitante de Beit Shemesh, une ville proche de Jérusalem, ne pense pas qu’un « lieu lié au terrorisme comme Gaza, où (…) ils essaient juste de trouver une solution pour tuer et se battre contre Israël (…) devrait être un État ».

Pour Muriel Amar, une Franco-Israélienne de 62 ans, la question des otages enlevés lors de l’attaque du Hamas doit primer sur toute reconnaissance.

« Tant qu’ils ne sont pas rentrés à la maison, je ne vois pas comment on peut considérer qu’on peut tourner la page », dit-elle, alors que 47 personnes, dont 25 déclarées mortes par Israël, restent captives à Gaza.

L’annonce similaire à celle du Royaume-Uni, du Canada et de l’Australie attendue lundi de la France « serait aussi une confirmation pour des groupes terroristes comme le Hamas qu’ils ont eu raison, et provoquerait (…) de l’amertume côté israélien », ajoute-t-elle.

L’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1 219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.

Les représailles militaires israéliennes ont coûté la vie à 65 283 personnes, en majorité des civils selon le ministère de la Santé de Gaza, dont les données sont jugées fiables par l’ONU.

Source : Agence France-Presse

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