pixel

Otages à Gaza: le Hamas a rendu quatre dépouilles supplémentaires d’Israéliens

Date:

Pages jaunes
Trans Afrique

Après le retour des vingt derniers otages vivants, lundi, Israël a reçu quatre corps. Puis, mardi soir, le Hamas a livré quatre dépouilles supplémentaires. Ce double transfert, en deux temps, souligne la brutalité du décompte : vies sauvées, vies perdues. Chaque restitution devient un acte chargé de mémoire, une ligne de fracture entre survie et deuil, entre diplomatie et désespoir.

Mercredi, peu après minuit (21h GMT mardi), l’armée israélienne a annoncé le retour des quatre cercueils. La Croix-Rouge les a transmis dans la nuit. Israël les a rapatriés aussitôt.

Selon l’armée, les corps sont en cours de transfert vers l’Institut national de médecine légale à Tel-Aviv. Prochaine étape : les procédures d’identification.

En échange du retour des otages vivants, Israël a relâché lundi près de 2 000 prisonniers palestiniens. Cette libération s’inscrit dans l’accord de cessez-le-feu à Gaza, conclu sous l’impulsion du président américain Donald Trump.

– La trêve devient épreuve –

La trêve enclenchait un compte à rebours : 72 heures pour rendre les vivants, restituer les morts. Les parties engagées devaient tout accomplir avant 09h00 GMT. Mais Gaza, ravagée par plus de deux ans de guerre, ne répond plus aux horloges diplomatiques. Le Hamas, conscient du poids de l’engagement, a évoqué des obstacles logistiques. Derrière ce retard, c’est toute la mécanique du conflit qui grince : entre promesse et impossibilité, entre calcul stratégique et chaos matériel.

« C’est difficile. Hier, on a oscillé. Aujourd’hui, c’est la déprime.» Mardi après-midi, Rotem Kuper parle sans détour. Il attend toujours le retour du corps de son père, Amiran Kuper. Entre espoir et effondrement, sa parole trace le fil d’une attente suspendue. Chaque heure qui passe creuse le fossé entre les vivants retrouvés et les morts encore absents. Dans ce silence, le deuil devient une négociation — intime, politique, insoutenable.

Donald Trump change de ton sur Truth Social : « Le travail n’est pas fini. Les morts n’ont pas été remis comme promis !» Après avoir vanté la paix au Moyen-Orient, au retour d’un déplacement en Israël et en Égypte, il dénonce un manquement. Derrière l’exclamation, une fracture : entre promesse diplomatique et réalité tragique. La paix proclamée se heurte à l’absence des corps, à l’inachevé, à ce qui reste à rendre pour que le mot « paix » ait un sens.

– « Enterrement digne » –

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien, a déclaré : « Nous sommes déterminés à ramener tout le monde. »

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité intérieure, durcit le ton. Opposé à la trêve, il exhorte Netanyahu à poser un ultimatum clair au Hamas. Pour lui, l’aide humanitaire à Gaza doit cesser tant que les corps des soldats israéliens ne sont pas restitués. Derrière cet appel, une ligne de fracture se dessine : entre diplomatie et pression, entre humanité et stratégie. Le sort des morts devient levier politique, révélateur d’un conflit où chaque geste pèse plus qu’un mot.

Le Hamas a restitué quatre dépouilles d’otages à Israël lundi soir.Mais derrière ce geste, l’absence persiste : sept soldats et dix-sept civils israéliens restent encore à Gaza. Le retour des corps devient un compte à rebours inachevé, une mémoire suspendue. Chaque dépouille attendue incarne l’incomplétude de la trêve, le poids des promesses non tenues, et la tension entre diplomatie et deuil.

– Quatre vies arrachées, quarante-cinq rendues –

Tous ont été capturés ou enlevés en Israël, sauf un soldat tombé au combat en mars 2014. Certains étaient déjà morts. L’attaque du 7 octobre 2023, menée par le Hamas, a marqué une rupture : un surgissement brutal, une guerre déclenchée sans précédent. Chaque corps retenu à Gaza porte la trace de cette irruption, de ce basculement où la frontière entre vivant et mort, entre territoire et mémoire, s’est effondrée.

Lundi soir, Israël a identifié quatre dépouilles. Le Hamas a enlevé Bipin Joshi, 24 ans, au kibboutz Kissoufim. Il a capturé Guy Illouz, 26 ans, au festival Nova, théâtre du massacre du 7 octobre. Il a pris Daniel Peretz, 22 ans, dans son char. Yossi Sharabi, 53 ans, a été tué par un bombardement israélien à Gaza après son enlèvement au kibboutz Beeri.

En échange de leur retour, Israël a renvoyé à Gaza les dépouilles de 45 Palestiniens originaires du territoire.

« Le cauchemar a duré plus de deux ans. Maintenant, Yossi peut enfin recevoir un enterrement digne », déclare Nira Sharabi. Le Forum des familles d’otages, principal groupe israélien engagé pour la libération des captifs à Gaza, a publié le communiqué.

– Isolement complet –

L’armée accuse le Hamas d’avoir tué Bipin Joshi en captivité dès les premiers mois de la guerre. Selon l’autopsie, Guy Illouz est mort de ses blessures, faute de soins médicaux.

Bipin Joshi était le dernier otage du 7 octobre non-israélien encore dans Gaza.

Certains otages ont perdu beaucoup de poids. C’est ce qu’a déclaré Noa Eliakim Raz, responsable à l’hôpital Beilinson, près de Tel-Aviv. L’établissement a accueilli plusieurs libérés lundi.

« Être sous terre affecte tout le corps », explique Noa Eliakim Raz. Elle évoque les tunnels du Hamas à Gaza. Le Hamas a détenu certains otages dans ses tunnels à Gaza.

Lundi, Ziv et Gali Berman, jumeaux de 28 ans, se sont retrouvés. Ils se sont tenus par le cou, longtemps. Les ravisseurs les ont séparés pendant toute leur captivité. Chacun ignorait si l’autre était encore en vie. La chaîne 12 a relayé leur témoignage.

Avinatan Or, 32 ans, a perdu jusqu’à 40 % de sa masse corporelle. Ses ravisseurs l’ont maintenu en isolement pendant deux ans. Les images de son enlèvement avec Noa Argamani avaient fait le tour du monde. Après sa libération, il a appris que l’armée israélienne avait sauvé Noa lors d’une opération commando.

Source: Agence France-Presse

- Pub -
Pages jaunes

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Partager :

spot_imgspot_img

Populaires

Dans la même catégorie
Associé

Dossier libyen: Nicolas Sarkozy sera incarcéré le 21 octobre à la prison de la Santé

Nicolas Sarkozy ira en prison le 21 octobre. Lundi,...

Au sommet sur Gaza, Trump proclame un « jour formidable pour le Moyen-Orient »

Lundi, Donald Trump a salué « un jour formidable...

Face à la levée de boucliers, Netanyahu renonce à se rendre au Sommet sur Gaza

Lundi, l’annonce de la participation de Benjamin Netanyahu au...

En Israël et en Egypte, Trump savoure son triomphe

Lundi, la Knesset l’a ovationné. Puis, en Égypte, un...