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Présidentielle ivoirienne: quatre candidats d’opposition face au president Ouattara

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Trans Afrique

Quatre candidats face à Ouattara. L’opposition entre en scène, déterminée à briser l’évidence. Le président sortant reste favori, mais rien n’est joué. Samedi, les urnes deviennent champ de bataille. Objectif : forcer un second tour. Le suspense monte. Le socle du pouvoir tremble.

Tous ont battu campagne ces deux dernières semaines aux quatre coins du pays, rassemblant parfois quelques milliers de militants.

Voici le casting de la présidentielle dont les deux principaux opposants, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, sont les grands absents.

– Simone Ehivet Gbagbo, 76 ans, l’ex-Première Dame –

À 76 ans, Simone Ehivet Gbagbo revient. Sept ans de prison. Une amnistie en 2018. Un divorce politique et personnel. Elle a reconstruit. Elle veut peser. La revanche est en marche.

Simone Gbagbo reste fidèle à sa ligne. Elle a rangé ses piques contre la France. Mais son discours reste anti-impérialiste. La Dame de Fer n’a pas changé de combat. Elle parle moins fort. Mais elle frappe juste.

Son programme s’axe sur trois thématiques: réconciliation, transformation des matières premières et souveraineté diplomatique.

Ses relations avec les juntes sahéliennes qui ont rompu avec l’Occident? « On prie qu’ils réussissent », dit-elle sans toutefois tourner complètement le dos aux partenaires actuels de la Côte d’Ivoire et pour ne pas « vivre en autarcie ».

Simone Gbagbo sillonne les villages. Une campagne de terrain, de « corps à corps ». À ses côtés : Charles Blé Goudé. L’ex-leader des Jeunes Patriotes reste fidèle. Le duo se reforme. La base s’active.

– Jean-Louis Billon, 60 ans, le chef d’entreprise –

On dit de lui qu’il est l’homme le plus riche du pays. Il en est a minima le premier employeur privé, avec son groupe agro-industriel Sifca.

Il ne s’en cache pas : il veut le pouvoir. Depuis 2021, il parle de présidentielle. Métis, père français, mère ivoirienne. Le PDCI n’a pas apprécié. Il a pris des coups. Mais il n’a pas reculé.

Quand Tidjane Thiam prend le contrôle du PDCI fin 2023, Billon continue sa route et se lance sans l’onction du parti dans la campagne.

Thiam désormais hors course, il espère récupérer le vote des militants PDCI, même si l’appareil n’a pas appelé à le soutenir. « Le boycott du scrutin, c’est un passeport pour le sortant », prévient un proche.

Libéral assumé, il mise sur le privé. Ancien ministre du Commerce, député du nord. Il veut structurer l’informel. Objectif : créer de l’emploi salarié. La croissance doit embaucher.

– Ahoua Don Mello, 67 ans, le communiste proche de la Russie –

Il s’est lancé comme une candidature de « précaution », au cas où son mentor Laurent Gbagbo serait empêché de concourir.

Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), la formation de M.Gbagbo, ne l’a pas suivi. Mais cet ingénieur en travaux publics s’est maintenu dans la course en indépendant.

Reconnaissable à son impeccable costume col Mao, Ahoua Don Mello revendique une politique souverainiste et communiste.

Trois piliers. Une ligne claire. Décentraliser l’économie. Reprendre la souveraineté. Soutenir les juntes sahéliennes au nom du panafricanisme. Le programme clive. Et assume.

Il veut désenclaver la Côte d’Ivoire rurale. Et transformer les matières premières sur place. Le cacao est au cœur du projet. Premier producteur mondial, mais dépendant. Il veut inverser la logique. Et capter la valeur.

Il veut sortir du franc CFA. Il dénonce l’endettement du régime. Et assume sa sympathie pour la Russie. Le secrétaire général des BRICS ne transige pas. Souveraineté, rupture, alignement assumé.

Reste à savoir qui captera au mieux les voix de la gauche ivoirienne, entre Simone Ehivet Gbagbo et lui.

– Henriette Lagou, 66 ans, la centriste modérée –

Déjà candidate en 2015, cette éphémère ministre de la Famille dans les années 2000 avait réuni 0,89 % des voix.

Elle a créé la surprise en réunissant les parrainages nécessaires pour voir sa candidature validée, pour les couleurs du GP-Paix, un groupement d’une douzaine de petits partis.

Le credo de celle qui se définit comme opposante « modérée »: la paix et la justice sociale. Elle souhaite lancer un grand dialogue national pour la réconciliation et multiplier le nombre de centres de santé et d’écoles dans le pays.

« Vous avez beau construire des usines, s’il n’y a pas la paix, il n’y a pas de développement », explique-t-on dans son entourage, la comparant à Ellen Johnson Sirleaf qui fut la première femme élue présidente du Libéria voisin.

Source: Agence France-Presse

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