Une situation qui alimente les critiques à l’encontre d’Election’s Cameroon (Elecam), l’organe en charge des élections.
Cela dure depuis des années. Les supports numériques du fichier électoral suscitant des doutes quant à la fiabilité des chiffres qui sont avancés. Et du coup, la transparence du processus électoral est mise en mal par les acteurs politiques de l’opposition et les organisations de la société civile qui craignent et dénoncent à chaque fois les manœuvres de la fraude. Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) parti au pouvoir, reste le principal accusé pointé du doigt comme étant l’organisateur en chef de ces manquements observés et décriés. « Nous sommes face à l’indisponibilité du fichier électoral. C’est la preuve qu’il y a un jeu qui se prépare. On veut dissimuler les listes électorales pour sortir leurs chiffres le moment venu », a déclaré Antoine Bodiom, acteur de la société civile fait l’objet de suspicions à l’endroit d’Elecam, accusé de dissimuler les.
Dans les couloirs d’Elecam on reste confiant et on balaie du revers de la main ces accusations portées contre elle. Dans les bureaux, on parle même du portail bientôt accessible.
A lire: Griotisme : Mouelle Kombi glorifie Paul Biya
La situation reste très préoccupante et occupe toutes les conversations. Pour certains, « cette indisponibilité du fichier électoral est contraire aux exigences de la loi électorale de 2012 », explique Philippe Nanga, un autre acteur de la société civile. On a également suivi la sortie remarquée d’un citoyen, Abdouraman Hamadou Babba, qui est même allé plus loin, portant plainte contre le Directeur général des élections d’Elecam. Dans la plainte, il est question du non-respect de l’article 80 de la loi électorale, qui exige la publication de la liste électorale nationale au plus tard le 30 décembre de chaque année. L’article stipule clairement qu’ « À l’issue des opérations de révision, et au vu des documents et données communiqués par les démembrements régionaux d’Elections Cameroon, le Directeur général des élections établit et rend publique la liste électorale nationale au plus tard le 30 décembre», peut-on lire.
Coté Elecam, on informe que les listes électorales sont consultables dans les antennes communales, ce qui ne fait pas baisser les soupçons de fraude.
Didier Dibobè