pixel

Espagne : la perspective d’un procès se rapproche pour l’épouse du Premier ministre

Date:

Pages jaunes
Trans Afrique

Espagne – Procès Begoña Gómez : la justice accélère La perspective d’un procès s’est nettement rapprochée pour Begoña Gómez, épouse du Premier ministre espagnol. Le juge chargé de l’enquête pour détournement de fonds publics a requis son renvoi devant un jury populaire. Cette décision, bien que susceptible de recours, marque une nouvelle étape dans une affaire qui fragilise l’exécutif.

Le juge Juan Carlos Peinado considère qu’une assistante employée par les services du Premier ministre Pedro Sánchez pour aider Mme Gómez dans ce cadre a également travaillé pour elle dans ses activités professionnelles extérieures, quand elle dirigeait un master de l’université Complutense de Madrid.

Le juge passe à l’étape suivante. Il requiert le renvoi devant un jury pour Begoña Gómez, son assistante, et la personne qui l’a recrutée. Toutes trois sont convoquées samedi après-midi. Objectif : leur notifier officiellement la demande de renvoi devant un tribunal. Cette convocation marque un tournant dans l’affaire, en vue d’un éventuel procès.

Le juge précise les contours du poste. Selon le document judiciaire, l’assistante de Begoña Gómez devait gérer l’agenda et le courrier. Elle devait aussi assurer un soutien sécuritaire et protocolaire lors des déplacements. Enfin, elle était chargée d’organiser les réunions et les interventions publiques de l’épouse du Premier ministre. Ces fonctions, strictement définies, sont au cœur des soupçons de détournement.

– « Dérive manifeste » –

Mais « des indices suffisants » montrent que Begoña Gómez aurait demandé davantage à son assistante, notamment l’envoi de mails concernant l’université ou encore des éléments « suggérant des liens avec les entreprises du groupe Barrabés », dirigé par un homme d’affaires qui pourrait avoir financé le master qu’elle dirigeait.

Le juge ne mâche pas ses mots. Il parle d’une « dérive manifeste » dans l’exercice des fonctions de l’assistante, employée comme personnel temporaire de l’administration. Il estime que son rôle a dépassé le cadre prévu, au profit d’intérêts privés. En conséquence, il requiert un procès non seulement pour l’assistante, mais aussi pour la personne qui l’a recrutée. Cette décision marque un tournant dans l’affaire Begoña Gómez, en élargissant le champ des responsabilités.

Le juge Juan Carlos Peinado va plus loin. Il pointe l’« amitié personnelle préexistante » entre Begoña Gómez et son assistante. Selon lui, ce lien aurait motivé sa nomination à un poste de très haute confiance. Il estime que cette proximité pourrait constituer un détournement de ressources publiques au profit d’intérêts privés. Cette interprétation judiciaire alimente les soupçons de favoritisme et de népotisme au sommet de l’État.

– Begoña Gómez dans la tourmente –

Lors de son audition du 10 septembre, Begoña Gómez a nié tout détournement. Elle affirme n’avoir demandé à son assistante que l’envoi ponctuel de quelques messages. Elle insiste : cette collaboratrice ne l’a « jamais » aidée dans ses activités professionnelles. Ces déclarations contredisent les soupçons du juge, qui évoque un usage abusif des ressources publiques. Le face-à-face judiciaire se poursuit, sur fond de tensions politiques.

Le juge Juan Carlos Peinado ne s’arrête pas là. Depuis avril 2024, il mène d’autres enquêtes visant Begoña Gómez. Elle est soupçonnée de corruption et de trafic d’influence dans des dossiers distincts. Ces procédures s’ajoutent à celle sur le détournement de fonds publics. L’étau judiciaire se resserre autour de l’épouse du Premier ministre.

Jusqu’à la rentrée 2024, Begoña Gómez dirigeait un master de management. Elle est soupçonnée d’avoir utilisé les fonctions de son mari, le Premier ministre, pour obtenir des financements. Parmi les soutiens visés : l’homme d’affaires Juan Carlos Barrabés. Cette accusation s’ajoute aux enquêtes pour corruption et trafic d’influence déjà ouvertes. Elle alimente les soupçons de mélange entre intérêts publics et privés.

L’affaire a provoqué un bras de fer entre le parquet et le juge d’instruction. La gauche et le Premier ministre dénoncent une campagne de diffamation. Selon eux, l’extrême droite et l’opposition de droite en seraient les instigateurs. Cette confrontation judiciaire et politique alimente les soupçons d’instrumentalisation. Elle illustre la polarisation croissante autour des enquêtes visant les proches du chef du gouvernement.

– Des procès attendus –

Pedro Sánchez contre-attaque. Il rejette les accusations visant son épouse et son frère. Selon lui, il s’agit d’une manœuvre politique orchestrée par la droite. Objectif présumé : discréditer son gouvernement. L’opposition, elle, exige sa démission. Cette confrontation politique s’intensifie alors que les enquêtes judiciaires se multiplient.

« La vérité finira par prévaloir. Et la vérité, c’est que mon frère et ma femme sont innocents », a-t-il dit mercredi lors d’une conférence de presse à New York, où il assistait à l’Assemblée générale des Nations unies.

Pedro Sánchez hausse le ton. Il accuse certains juges de « faire de la politique ». Il dénonce « de fausses accusations » visant ses proches. Son frère, David Sánchez, est notamment visé par une enquête pour détournement de fonds, trafic d’influence et fraude fiscale. Cette sortie intervient alors que plusieurs procédures judiciaires fragilisent le gouvernement.

Comme dans le cas de Begoña Gómez, l’enquête contre David Sánchez repose sur des plaintes. Ces plaintes ont été déposées par des associations décrites comme proches de l’extrême droite. Ce point alimente les accusations de campagne politique contre les proches du Premier ministre. Il renforce aussi la polarisation autour des procédures judiciaires en Espagne. Dans ce climat, chaque convocation devient un enjeu politique.

– Procès en vue, soupçons de népotisme et tensions judiciaires –

David Sánchez sera bientôt jugé. Il est soupçonné d’avoir utilisé l’influence de son frère, le Premier ministre, pour obtenir un poste. Ses derniers recours ont été rejetés. Cette affaire relance les accusations de népotisme au sommet de l’État. Elle s’ajoute aux procédures visant d’autres proches de Pedro Sánchez, dont son épouse.

L’affaire fait grand bruit. En juin, Santos Cerdán, ancien numéro 3 du Parti socialiste, a été placé en détention provisoire. Il est soupçonné d’avoir touché des pots-de-vin liés à des contrats publics. L’enquête vise aussi José Luis Ábalos, ex-ministre et ancien bras droit du Premier ministre, ainsi que son conseiller proche, Koldo García. Ce dossier ajoute une pression politique supplémentaire sur le gouvernement de Pedro Sánchez.

La justice vise désormais Álvaro García Ortiz, chef du parquet espagnol. Le gouvernement de Pedro Sánchez l’a nommé à ce poste. Il devra répondre d’une accusation de violation du secret judiciaire. Le procès n’a pas encore de date, mais la procédure est enclenchée. La date du procès reste à fixer. Cette procédure s’ajoute à une série d’affaires qui fragilisent les institutions espagnoles. Elle intervient dans un climat politique déjà marqué par les accusations croisées entre droite et gauche.

Le Parti populaire (droite) l’accuse frontalement. Selon ses dirigeants, il aurait organisé des fuites dans la presse. Objectif présumé : affaiblir Isabel Díaz Ayuso, figure montante de la droite espagnole. Cette accusation vise directement la présidence du parquet. Elle intervient alors que la tension politique monte à Madrid.

Source : Agence France-Presse

- Pub -
Pages jaunes

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Partager :

spot_imgspot_img

Populaires

Dans la même catégorie
Associé

Dossier libyen: Nicolas Sarkozy sera incarcéré le 21 octobre à la prison de la Santé

Nicolas Sarkozy ira en prison le 21 octobre. Lundi,...

Au sommet sur Gaza, Trump proclame un « jour formidable pour le Moyen-Orient »

Lundi, Donald Trump a salué « un jour formidable...

Face à la levée de boucliers, Netanyahu renonce à se rendre au Sommet sur Gaza

Lundi, l’annonce de la participation de Benjamin Netanyahu au...

En Israël et en Egypte, Trump savoure son triomphe

Lundi, la Knesset l’a ovationné. Puis, en Égypte, un...