Plus grande marmite de riz jollof : à Lagos, Hilda Baci relève un défi culinaire hors norme. Elle mobilise 200 sacs de riz basmati de 20 kilos, 500 cartons de concentré de tomates, 600 kilos d’oignons et 750 kilos d’huile. Son objectif : cuisiner le plat emblématique d’Afrique de l’Ouest dans des proportions jamais vues.
50 kilos d’huile. Son objectif : cuisiner le plat emblématique d’Afrique de l’Ouest dans des proportions jamais vues.
Le riz jollof mijote dans une sauce tomate épicée. Les cuisiniers l’accompagnent souvent de viande ou de poisson. Ce plat incarne l’identité culinaire du Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique. Il se retrouve aussi dans les cuisines du Ghana, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire.
– Une marmite géante pour un défi culinaire –
Pour relever ce défi, Hilda Baci mise sur un riz jollof 100 % nigérian. Aucun record mondial n’est encore certifié. Elle utilise une marmite rouge géante : 6 mètres de large, 1,1 mètre de haut et 1,3 mètre de profondeur. C’est ce qu’a précisé à l’AFP la jeune cheffe de 28 ans.
La marmite géante est en acier inoxydable. Des artisans l’ont fabriquée dans le sud-ouest du Nigeria. Hilda Baci l’a précisé lors d’une interview.
En fin d’après-midi vendredi, près de 8 000 personnes se sont rassemblées sur un parking aménagé pour assister à cette préparation qui devrait durer plusieurs heures. Quelque 20 000 personnes se sont inscrites, a avancé la jeune cheffe sur les réseaux sociaux.
Hilda Baci s’est entourée d’une équipe d’une dizaine de personnes vêtues de rouge, portant charlottes et masques chirurgicaux, et armées de cinq bâtons en bois pour l’aider à remuer les différents ingrédients.
« Les Nigérians en mangent tout le temps. À la maison, au restaurant, même lors des fêtes, il y a toujours du riz jollof », explique à l’AFP Bello Fatima Temitope, 31 ans, entrepreneuse dans la vente d’articles de beauté, venue avec ses amis pour soutenir la cheffe.
« C’est facile à manger. Les gens aiment son goût et sa texture. Personnellement, j’aime le goût des tomates », confie-t-elle.
– Diversité de recettes –
Près de la marmite géante, une scène a été installée. Les amis de la cheffe y mettent l’ambiance. Parmi eux, l’influenceur Enioluwa Adeoluwa et l’actrice Tomike Adeoye. Musique, danse et compétitions rythment l’événement.
Le riz jollof repose sur une base commune : riz, tomates, oignons, huile, piments et épices. Ce socle culinaire traverse toute l’Afrique de l’Ouest. Mais chaque pays, et parfois chaque foyer, y ajoute sa propre touche. Le goût varie selon les traditions locales et les secrets de famille.
Au Nigeria, le riz jollof est très épicé. Il s’accompagne souvent de viande grillée. Au Ghana, la recette est plus douce. Les cuisiniers y ajoutent des légumes comme des carottes ou des poivrons. Le plat y prend une teinte rouge plus vive. Dans certaines régions du Libéria, il n’est pas rare d’y incorporer des crevettes ou d’autres fruits de mer. Au Mali, on ajoute volontiers de la banane pour créer un mélange sucré-salé unique.
En 2023, Hilda Baci a inscrit son nom dans le Livre Guinness des records. Elle a cuisiné pendant 93 heures et 11 minutes sans interruption. Ce marathon culinaire lui a permis de décrocher le record de la plus longue session de cuisine en solo. Elle a préparé plus de 100 plats locaux, debout, sans pause prolongée.
– Origines du Jollof –
Le riz jollof puise ses origines dans l’ancien empire wolof, aussi appelé empire Jolof. Ce royaume s’étendait du Sénégal à la Mauritanie, en passant par la Gambie actuelle. C’est dans cette région que le plat a vu le jour, avant de devenir un symbole culinaire en Afrique de l’Ouest.
Au XIVᵉ siècle, la région était connue pour sa riziculture. Les habitants y préparaient un plat à base de riz, de poisson, de fruits de mer et de légumes. Ce mets emblématique est appelé thiébou dieune.
Avec le temps, les Wolofs ont migré à travers l’Afrique de l’Ouest. Leur tradition culinaire les a suivis. Le thiébou dieune s’est ainsi répandu bien au-delà du Sénégal. Aujourd’hui, plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest cuisinent le riz jollof. Chacun y apporte sa propre touche. Le plat est devenu un symbole régional, apprécié bien au-delà de ses origines sénégalaises.
Le jollof suscite aujourd’hui quelques rivalités, notamment entre le Nigeria et le Ghana, chacun revendiquant la « meilleure recette ».
– Patrimoine culinaire sénégalais –
En 2021, l’Unesco a inscrit le riz jollof sénégalais au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Ce plat s’appelle thiébou dieune ou ceebu jën en wolof. Il est préparé avec du riz, du poisson et des légumes. C’est une spécialité emblématique du Sénégal. Il incarne l’identité culinaire du Sénégal.
Pour faire valider son exploit, Hilda Baci doit fournir des preuves à Guinness World Records. Son équipe rassemble photos et vidéos. L’équipe a documenté chaque étape du marathon culinaire. Des photos, des vidéos et des témoignages ont été collectés. Ces preuves serviront à valider le record auprès de Guinness World Records.
L’équipe communique le poids du plat final avant sa distribution. Elle pèse tout en une seule fois. C’est ce qu’a déclaré à l’AFP Oreoluwa Mobolaji Atinmo, directrice marketing de GBfoods Nigeria, sponsor officiel de Hilda Baci.
La cheffe devra ensuite patienter pendant plusieurs jours avant de recevoir la réponse de l’arbitre britannique des records du monde.
Source : Agence France-Presse
