Mobilisation internationale pour les Grands Lacs : Macron rompt le silence. Jeudi, le président français annonce une aide de 1,5 milliard d’euros. Il ordonne l’ouverture de couloirs sécurisés. Objectif : atteindre les civils pris au piège dans l’est de la RDC et les pays voisins. L’urgence humanitaire impose des actes. Pas de discours.
Macron annonce la couleur. Plus de 1,5 milliard d’euros mobilisés. Objectif : aider les plus vulnérables. Médicaments, nourriture, logistique. La conférence de Paris se clôt sur un chiffre, mais l’urgence reste entière.
Le plan de réponse humanitaire des Nations Unies, évalué à 2,5 milliards d’euros, n’était jusque-là financé qu’à hauteur de 16%.
Macron annonce la réouverture de l’aéroport de Goma. Des vols humanitaires sont attendus dans les prochaines semaines. Des couloirs sécurisés seront mis en place. Objectif : acheminer l’aide, vite et sans entrave. Transition : l’urgence impose des ouvertures concrètes, pas des promesses.
Une annonce fraîchement accueillie par le chef de la diplomatie rwandaise, Olivier Nduhungirehe.
Objection sur le terrain. « Paris ne peut pas rouvrir un aéroport, puisque les premiers concernés ne sont pas là », lâche un interlocuteur. Le M23 contrôle la zone. Mais il n’a pas été invité à la conférence. Résultat : l’annonce reste suspendue à une réalité militaire.
– Chiffres « insoutenables » –
À l’issue d’une conférence co-organisée par la France et le Togo, Emmanuel Macron tranche : le temps du silence est révolu. « Nous ne pouvons pas demeurer des spectateurs silencieux de la tragédie qui se joue à l’est de la République démocratique du Congo », déclare-t-il, en appelant à une mobilisation concrète.
Le Togo, médiateur désigné par l’Union africaine, incarne une diplomatie de proximité. Mais face à l’ampleur du drame, les mots ne suffisent plus. Il faut que la parole devienne levier, que la conférence devienne passage. Car à l’est du Congo, chaque jour de silence est une complicité de trop.
Les chiffres claquent. Des millions de déracinés. 28 millions en insécurité alimentaire. Une femme violée toutes les quatre minutes. Un enfant toutes les trente. Macron parle d’une tragédie insoutenable. Transition : l’urgence n’est plus une abstraction, c’est une cadence de souffrance.
Faure Gnassingbé interpelle le continent. L’Afrique doit agir pour elle-même. Pas seulement par devoir moral. Mais par dignité. Par efficacité. L’appel est clair : l’aide ne peut venir uniquement de l’extérieur.
– « Convois taxés, ressources détournées » –
« Les routes humanitaires sont parfois contrôlées, les convois taxés, les ressources détournées », a déploré M. Gnassingbé.
L’exploitation minière informelle continue. Le commerce illicite alimente les groupes armés. La contrebande appauvrit les communautés. L’appel est clair : il faut une traçabilité stricte. Sans contrôle, la guerre se finance à ciel ouvert.
L’est de la RDC brûle depuis 30 ans. Ressources abondantes, frontières disputées. Depuis janvier, les violences s’intensifient. Le M23 s’empare de Goma et Bukavu. Kigali et son armée sont accusés de soutien. La guerre change d’échelle.
Une soixantaine de délégations présentes. Les États-Unis et le Qatar en médiateurs. Massad Boulos représente Washington. Mohammed Al-Khulaifi incarne Doha. Leur présence donne du poids aux négociations.
Barrot annonce un échange politique. Jeudi soir, au Quai d’Orsay. Ministres régionaux, médiateurs américains et qataris autour de la table. Objectif : renforcer les efforts en cours. Transition : la diplomatie se joue dans les coulisses, pas seulement dans les discours.
Luc Lamprière salue l’initiative. « La Conférence de Paris a envoyé un signal important », affirme-t-il. Le Forum des ONG internationales en RDC attend des suites concrètes. Transition : le signal est lancé, reste à voir s’il sera entendu sur le terrain.
– Promesses de paix, réalités de guerre –
Les annonces ne suffisent pas. Il faut des actes sur le terrain. Première urgence : lever les blocages administratifs et logistiques. Ces entraves étouffent la réponse humanitaire. Transition : sans fluidité, l’aide reste figée.
Kevin Goldberg, directeur général de l’association Solidarités international, a salué les montants annoncés tout en s’interrogeant sur ce que recouvrent les 1,5 milliards : « Parle-t-on d’engagements pluriannuels ou uniquement de 2025 comme c’était censé être le cas? »
Parallèlement au volet humanitaire, la conférence a été l’occasion pour Emmanuel Macron d’apporter son soutien aux efforts de paix déjà en cours avec les médiations de l’Union africaine via le Togo, américaine entre le Rwanda et la RDC et qatarie entre la RDC et le M23.
Kinshasa et le M23 ont signé une déclaration de principes à Doha le 19 juillet, dans laquelle les deux parties ont réaffirmé « leur engagement en faveur d’un cessez-le-feu permanent », dans la foulée de la signature d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda à Washington fin juin. Mais sur le terrain, les violences se poursuivent.
Source: Agence France-Presse














