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Kenya: la police ratisse une décharge après la découverte de corps mutilés

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La police kényane ratisse samedi une décharge dans un bidonville de Nairobi, sous les yeux d’une foule en colère, après la découverte la veille de plusieurs corps mutilés dans des sacs en plastique.

L’organisme de surveillance de la police kényane a annoncé une enquête sur l’implication potentielle de forces de police.

L’Autorité indépendante de contrôle de la police (IPOA) cherche également à faire la lumière sur des allégations d’enlèvements et d’arrestations illégales de manifestants, portés disparus après les récentes manifestations antigouvernementales contre des hausses d’impôts.

Les médias kényans ont rapporté samedi que d’autres sacs contenant des restes humains avaient été retrouvés par la police dans les eaux jonchées d’ordures de cette décharge située dans une carrière abandonnée à Mukuru, un bidonville du sud de la capitale.

La police de Nairobi avait fait état vendredi de la découverte de « six corps gravement mutilés, tous de femmes, dans des états variés de décomposition ».

De son côté l’IPOA a indiqué que les restes d’au moins neuf personnes, sept femmes et deux hommes, ont été retrouvés.

« Les corps, enveloppés dans des sacs et attachés par des cordes en nylon, portaient des marques visibles de torture et de mutilation », a précisé la même source, soulignant que la décharge est située à moins de 100 mètres d’un commissariat de police.

« Alors que les enquêtes policières sont en cours, l’IPOA mène des enquêtes préliminaires en toute indépendance pour déterminer si la police est impliquée dans ces décès, ou si elle n’a pas agi pour les empêcher », a indiqué l’agence.

Les corps mutilés de six femmes découverts dans une décharge

 

A lire: Kenya: les corps mutilés de six femmes découverts dans une décharge à Nairobi

 

Les forces de sécurité kényanes sont sous surveillance après la mort de dizaines de personnes lors des manifestations du mois dernier. Elles sont accusées par des groupes de défense des droits humains d’avoir recouru à une force excessive.

De nombreuses ONG ont critiqué les méthodes qu’elles ont employées et demandé l’ouverture d’enquêtes.

Le chef de la police nationale, Japhet Koome, qui a cristallisé la colère de l’opinion après ces violences meurtrières, a démissionné après moins de deux ans à son poste, a annoncé vendredi la présidence kényane.

– « Ruto doit partir » –

Des foules rassemblées vendredi sur le site de la décharge scandaient « Ruto doit partir », le slogan entonné pendant la vague de protestation menée par les jeunes Kényans de la génération Z (nés après 1997).

La Direction des enquêtes criminelles a indiqué que des enquêtes préliminaires laissaient penser que toutes les victimes avaient été tuées de la même manière, sans donner davantage de précisions.

Le bureau du procureur général a également pointé la localisation des corps à proximité d’un commissariat, se déclarant « profondément préoccupé » par cette découverte « qui témoigne d’une grave violation des droits de l’homme ».

Il a ordonné à la police de remettre les résultats de son enquête dans un délai de 21 jours et a exhorté les agences d’Etat, notamment l’IPOA, à accélérer leurs enquêtes sur des informations faisant état de disparitions forcées et de décès qui auraient été causés par la police.

La Commission kényane des droits de l’homme réclame elle une « enquête approfondie » pour déterminer la cause du décès des personnes retrouvées dans la décharge.

« Les auteurs doivent être tenus pour responsables », a-t-elle déclaré vendredi sur X. « Le régime kenyan de Kwanza, dirigé par William Ruto, doit assumer ses responsabilités pour ce crime odieux. »

Au Kenya, la police est redoutée, régulièrement accusée de meurtres et d’exécutions extrajudiciaires, notamment dans les quartiers pauvres, mais elle est rarement condamnée.

Des policiers auraient dirigé des escadrons ciblant notamment des militants des droits de l’homme et des avocats enquêtant sur des allégations d’abus commis par la police.

Le Parlement kényan a créé l’IPOA en 2011 pour assurer un contrôle civil sur une institution puissante, encore réputée être l’une des plus corrompues du pays.

Source: Agence France-Presse

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