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La Libye reconnaît l’autorité de la CPI pour les crimes contre l’humanité depuis 2011

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La Libye reconnaît désormais l’autorité de la Cour pénale internationale (CPI) sur les crimes les plus graves commis sur son territoire depuis 2011, a salué jeudi le procureur de la CPI Karim Khan, réclamant dans la foulée l’arrestation de l’ancien chef de la police judiciaire.

Les autorités du Gouvernement d’unité nationale basé à Tripoli ont transmis à la Cour une déclaration officielle acceptant « la juridiction de la CPI » sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés commis depuis 2011, en cours et jusqu’à fin 2027, des opérations de répression aux traitements infligés en détention.

« Je salue le courage, le leadership et la décision des autorités libyennes », a déclaré Karim Khan lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.

La Libye n’est pas membre du Statut de Rome, traité fondateur de la CPI. Mais le Conseil de sécurité avait saisi la Cour de la situation en Libye en février 2011, après le début de protestations sans précédent, violemment réprimées, contre le régime de Mouammar Kadhafi.

Une saisine qui a permis à la Cour de faire son travail, avec ces derniers temps une amélioration de la coopération avec Tripoli.

– Mandat d’arrêt contre Osama Almasri Najim –

Dans ce contexte, Karim Khan a appelé jeudi le procureur général libyen al-Seddik al-Sour à « arrêter et livrer » Osama Almasri Najim, contre qui la Cour a émis en janvier un mandat d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

M. Najim, qui aurait été responsable du centre de détention de Mitiga à Tripoli, est recherché pour des meurtres, viols et tortures commis sur des détenus depuis le 15 février 2015 en raison de leur religion, ou alors qu’ils étaient soupçonnés d’un « comportement immoral » ou de soutenir ou être affiliés à des groupes armés.

Mandat d’arrêt de la CPI à l’encontre du chef de la police judiciaire libyenne

Il dirigeait aussi jusqu’à il y a quelques jours le Département de la sécurité judiciaire, supprimé par le gouvernement reconnu par l’ONU d’Abdelhamid Dbeibah basé à Tripoli — tandis qu’un deuxième exécutif dans l’est est contrôlé par le maréchal Khalifa Haftar.

« C’est un développement très positif », a salué Karim Khan.

Et si le procureur a déploré que l’Italie ait renvoyé M. Najim en Libye après l’avoir arrêté en janvier, il s’est félicité de l’impact de cet événement.

Son « arrestation et la publication du mandat d’arrêt contre lui ont créé ce que nous pouvons seulement décrire comme une onde de choc parmi les milices, à travers toute la communauté des criminels présumés en Libye. Une conscience nouvelle que l’Etat de droit a fait son entrée » dans le pays, a-t-il noté, évoquant des changements d’habitudes de déplacements parmi les suspects sur lesquels ses services enquêtent.

– « Leur peur est justifiée » –

« Il existe de grandes inquiétudes parmi les dirigeants de milices qui se demandent qui sera la prochaine cible de nos enquêtes (…) et je peux confirmer aujourd’hui au Conseil et à ces individus impliqués ou responsables de ces crimes que leur peur est justifiée », a-t-il insisté, indiquant que son bureau espérait d’autres mandats d’arrêt liés à des crimes commis dans des centres de détention.

« Personne n’est autorisé à commettre des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité » (procureur de la CPI)

Des crimes d’ampleur sont « commis en ce moment dans les centres de détention », a-t-il dénoncé. « Une boite noire qui enferme les cris et la souffrance des personnes les plus vulnérables » et que « personne ne voulait ouvrir », a-t-il poursuivi, notant qu’il comptait terminer toutes ses investigations d’ici le premier trimestre 2026.

Il a pris comme exemple des crimes graves toujours commis en Libye le cas du député de Benghazi, Ibrahim Al-Dirsi, enlevé en mai 2024 et dont des images le montrant dévêtu et une chaîne au cou ont été diffusées début mai.

« Aucun d’entre nous ne connaît son sort » mais « la vidéo montre des signes clairs de torture », a-t-il noté, précisant qu’à la demande de Tripoli son bureau avait saisi un expert pour examiner les images.

« Nous pouvons dire que ces vidéos, ces images sont authentiques, avec un haut degré de confiance », a-t-il déclaré.

Source : Agence France-Presse

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