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Journée mondiale des gauchers : Entre préjugés et critiques

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Le 13 août marque la Journée mondiale des gauchers. L’occasion de revenir sur le quotidien souvent négligé et parfois moqué de ces 10 % de la population qui écrivent, mangent et saluent avec la « mauvaise main ».

Au Cameroun, ils sont nombreux à vivre dans un monde pensé pour les droitiers. À l’école, tout commence dès la maternelle. À Douala par exemple, beaucoup d’enseignants « corrigent » encore les enfants qui écrivent de la main gauche. Par « corriger », on entend forcer à utiliser la main droite et ceci parfois avec douceur, parfois avec la règle.

À 24 ans, Hervé, étudiant en droit à l’université de Douala, a tout entendu. « On m’a traité d’handicapé. Un jour, un prof a crié : Tu ne peux pas écrire avec cette main-là ! J’ai essayé de devenir droitier, mais j’étais nul». Pour les gauchers, les obstacles sont partout. Équipements scolaires, véhicules, poignées, claviers et même les stylos à bille. « Contrairement à mes copines,  mes mains sont toujours pleines d’encre », confie Raïssa, nouvelle bachelière.

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« Irrespectueux »

Dans certaines familles, c’est pareil. La main gauche, c’est celle qu’on n’utilise pas pour manger, ni pour donner quelque chose à un aîné. « Irrespectueux », entend-on très souvent. Au final, beaucoup de jeunes gauchers grandissent en se croyant maladroits et anormaux. Au quartier Nyalla, Maryline se rappelle que sa mère avait donné l’ordre à ses ainés de l’aider à changer sa manière d’écrire. Sinon, « elle va écrire mal toute sa vie« . Malgré les menaces et quelques fois les bastonnades, la jeune femme aujourd’hui âgée de 38 ans, n’a pas pu s’adapter entièrement à sa main droite.

Au quartier Ndogpassi,  Mme Ndongo raconte comment ça s’est passé avec sa fille. « Quand ma fille donnait quelque chose de la main gauche, ma belle-mère criait. J’ai dû lui expliquer qu’elle n’était pas impolie, juste gauchère ».

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Ce n’est pas un handicap

Cependant, malgré les habitudes qui ont la peau dure, les mentalités évoluent doucement. M. Etoundi, directeur d’école assure que son établissement prend en compte les gauchers. « Ce n’est pas un handicap, c’est une différence ».

Selon les spécialistes de la santé, être gaucher, ce n’est pas une erreur, mais une variation naturelle.  « Les gauchers pensent différemment, parfois plus vite ». Des scientifiques y voient même une forme d’adaptation neurologique. Et parmi les grands noms des gauchers, on retrouve ceux de Lionel Messi, Barack Obama, Bill Gates et Albert Einstein.

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