Sankara, une figure africaine en vedette. Le Burkina Faso a inauguré le 17 mai 2025 un mausolée en hommage à Thomas Sankara, président assassiné en 1987, et à ses douze compagnons de lutte.
La cérémonie s’est tenue sur le site historique du Conseil de l’Entente à Ouagadougou. En présence de personnalités politiques africaines. Notamment les Premiers ministres du Sénégal, Ousmane Sonko, et du Tchad, Allamaye Halina. Le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, a souligné l’importance historique de cette journée. Symbolisant le refus de la domination impérialiste et du néocolonialisme.
Un lieu de mémoire
Il a annoncé que des rues de la capitale porteront le nom de chacun des compagnons de lutte de Sankara. Le mausolée est conçu pour être un lieu de mémoire. Et de réflexion, honorant l’héritage de Thomas Sankara et son combat pour la liberté et l’indépendance de son pays.
Le site actuel constitue la première phase d’un projet plus vaste. Le Mémorial Thomas Sankara, qui s’étendra sur plus de 14 hectares. Et comprendra un musée. Une place des martyrs, une école politique et des infrastructures culturelles.
Ceux qui auront l’occasion de le voir, vont sans doute remarquer l’aspect singulier du mausolée Thomas Sankara. L’édifice conçu en forme d’œil, est fait de blocs de latérite taillée. Il est composé de grands segments de cercle de plus de 7 mètres de hauteur. D’une rampe monumentale et de marches descendantes, représentant les 13 martyrs.
Burkina: libération de l’oncle et ancien compagnon de lutte de Thomas Sankara
Tradition et modernité
L’architecture du bâtiment allie tradition et modernité, avec un penchant délibéré vers la tradition. « Elle raconte et matérialise l’histoire brutalement interrompue du Président Sankara et de ses compagnons », cite le journal en ligne Burkina 24.
A l’intérieur de la bâtisse, le corps de Thomas Sankara, plusieurs fois déplacé ces dernières années pour diverses raisons, repose désormais au milieu de ses camarades. Les 13 corps sont disposés du Nord au Sud. La tombe de Thomas Sankara se trouvant au centre, entourée par celles de ses camarades. Six à gauche et six à droite. Au plafond de l’édifice, treize persiennes laissent filtrer la lumière du soleil, créant un effet lumineux particulier à l’intérieur.
Trente-huit ans après
Selon les concepteurs de l’édifice, l’architecte Francis Kéré, ces ouvertures symbolisent le vide laissé par les disparus. Trente-huit ans, presque jour pour jour, après l’assassinat choquant de Thomas Sankara, alors président du Burkina Faso. Quatorze hommes ont être jugés, accusés de complicité dans le meurtre de celui que l’on surnomme le « Che Guevara de l’Afrique ».
Le charismatique panafricaniste a été abattu à l’âge de 37 ans. Par des soldats lors d’un coup d’État le 15 octobre 1987. Qui a vu son ami proche, Blaise Compaoré, accéder au pouvoir.
Quatre ans auparavant, les deux hommes avaient organisé la prise de pouvoir qui a permis à Sankara de devenir président. Blaise Compaoré figure parmi les 14 accusés. Mais il est actuellement en exil en Côte d’Ivoire voisine. Où il a fui après avoir été contraint de démissionner lors de manifestations de masse en 2014.