On parle de 26 000 enfants fragiles et qui vont obtenir, chacun, leur identité légale en 2026. Un projet d’état civil porté par le ministère de la Promotion de la femme et de la Famille.
En effet, en 2026, ils sont plus de 26 000 enfants issus de familles précaires qui devraient obtenir des documents d’identification légale. C’est une opération qui fait suite à la signature d’une convention entre le ministère de la Promotion de la femme et de la famille (Minproff). Convention signée le 29 décembre 2025 à Yaoundé. Une collaboration avec 18 communes. Le projet a été évalué à 266 millions Fcfa. Pour financer leur enregistrement dans les centres d’état civil.
Combler un déficit d’identité juridique
Fin novembre 2025, présentant lu budget 2026 de son département aux députés, la ministre avait parlé de 14 222 enfants enregistrés à l’état civil en 2025. Avec l’appui du Minproff. Et dans le prolongement, ce ministère a alors mobilisé plus de 142 millions Fcfa. Un financement versé à 12 communes réparties dans sept régions. A savoir : Adamaoua, Centre, Extrême-Nord, Nord, Ouest, Sud et Sud-Ouest. Pour faciliter les déclarations tardives et de résorber le stock d’enfants sans actes de naissance.
Alors, il s’agit de combler un déficit d’identité juridique qui pénalise les enfants. Et fragilise les engagements internationaux pris par le Cameroun. Selo certaines sources, « le Minproff inscrit cette action dans une politique engagée depuis 2018. Pour réduire le nombre d’enfants privés d’existence légale ». Un phénomène qui continue de priver des centaines de milliers d’enfants de l’accès effectif à des droits fondamentaux. Notamment l’éducation, la santé et la protection sociale.
Doumé :10 millions Fcfa pour établir 1000 actes de naissance
Suivant les résultats de la 5ᵉ enquête camerounaise auprès des ménages. Rendus publics par l’Institut national de la statistique (INS) le 22 mai 2024, seuls 54,3 % des enfants âgés de 0 à 4 ans sont enregistrés à la naissance. La fracture territorialise le risque : en milieu rural, le taux chute à 37,5 %, contre 71,1 % en milieu urbain. Ces données illustrent la difficulté persistante à atteindre l’ODD 16.9.1, qui vise à garantir une identité juridique universelle, y compris l’enregistrement des naissances.
1,67 million d’élèves sans acte de naissance
Dans les écoles, le déficit d’état civil est criard. Dans l’annuaire statistique publié début 2024, c’est environ 1,67 million d’élèves. Soit 29 % des enfants scolarisés qui ne disposent pas d’acte de naissance.
La situation est encore plus préoccupante au primaire. 30,1 % au préscolaire. 11 % sont atteints dans les zones rurales. Dans les zones d’éducation prioritaires, près d’un enfant sur deux est concerné, soit 47,1 % au total.
Et plusieurs facteurs expliquent ces faibles taux d’enregistrement. On parle entre autres du coût élevé des procédures, de la complexité administrative, la multiplicité des démarches pour les déclarations tardives qui vont au-delà de six mois. Aussi, on parle de la faible couverture géographique des centres d’état civil. Notamment dans les zones enclavées.
Et à ces obstacles, il faut ajouter les coûts non visibles pour les familles. On peut citer encore les déplacements longs et coûteux. La perte de journées de travail, la méconnaissance des procédures, et la méfiance envers l’administration. Ainsi donc, l’initiative portée par le Minproff apparaît comme un levier important d’allègement des souffrances. Seulement cela semble insuffisant, au regard de l’ampleur du phénomène.
















