Le Cameroun s’apprête à faire un retour remarqué dans le capital d’Eneo, principal producteur et distributeur d’électricité du pays. Le fonds britannique Actis a validé une offre de 78 milliards FCFA, soit environ 119 millions d’euros, pour lui céder ses 51 % de parts.
Dans une lettre datée du 22 mai, David Alderton, représentant d’Actis et patron de Cameroon Power Holdings, a confirmé cet accord de principe. Mais attention, pas de chèque sans conditions. En effet, Actis exige le règlement intégral des sommes dues par Eneo, notamment pour des contrats de services techniques. D’ailleurs, un contentieux est encore en cours devant la Chambre de commerce internationale à Paris. En cause, la validation tardive de certains investissements par l’Arsel, le régulateur local.
95 % du capital d’Eneo
Cependant, si tout se passe comme prévu, l’État du Cameroun détiendra bientôt 95 % du capital d’Eneo. Une montée en puissance spectaculaire après des années de tensions autour de la gouvernance et des finances de l’entreprise. Le reste des parts, soit 5 %, restera entre les mains des employés.
D’après les informations, les négociations ont été menées côté camerounais par Aminou Bassoro, sous la supervision d’un comité interministériel dirigé par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze. En face, Actis était épaulé par le cabinet Amadagana & Partners et Financia Capital. Mais le chemin a été sinueux. À Yaoundé, les avis divergeaient sur le prix. Le comité technique proposait jusqu’à 80 milliards Fcfa. D’autres, plus critiques envers Eneo, ne voulaient pas dépasser 45 milliards.
Reste une dernière étape, celle de la signature du président Paul Biya. Une fois obtenue, ce rachat pourrait changer durablement la stratégie énergétique du pays. En attendant, les Camerounais espèrent surtout une chose, retirer le mot délestage de leur vocabulaire. Just wait and see!