Les élections régionales au Cameroun se sont ouvertes dimanche dans le calme, un scrutin indirect boycotté par le principal parti d’opposition et dominé par celui du président Paul Biya, dont la réélection en octobre avait été suivie de manifestations violemment réprimées.
Les conseillers municipaux et les chefs traditionnels votent depuis 8h locales, ont constaté des journalistes de l’AFP, pour renouveler les dix conseils régionaux du pays.
Environ 10.000 grands électeurs – dont plus de 9.000 issus du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) du président – doivent élire 900 conseillers régionaux, soit 90 par région : 70 délégués issus des partis politiques et 20 représentants des chefferies traditionnelles.
Le Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) de l’opposant Issa Tchiroma, qui affirme avoir remporté la présidentielle, boycotte le scrutin.
M. Tchiroma avait affirmé jeudi que sa formation politique « ne saurait, dans le contexte actuel de deuil national, de contestation morale profonde et de crise post-électorale majeure, se prêter à une quelconque forme de normalisation institutionnelle ».
Depuis fin octobre et la réélection pour un huitième mandat de Paul Biya, 92 ans et au pouvoir depuis 1982 au Cameroun, les grandes villes du pays ont été secouées par des manifestations à l’appel d’Issa Tchiroma, qui ont été réprimées dans le sang.
Alice Nkom a annoncé trois journées de « villes mortes »
Alice Nkom, porte-parole de M. Tchiroma qui se trouve actuellement en Gambie, a annoncé trois journées de « villes mortes » à compter de ce dimanche pour contester la réélection de Paul Biya.
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L’organisme électoral Elecam a validé 75 listes présentées pour les élections régionales par neuf partis: le RDPC, l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), l’Union démocratique du Cameroun (UDC), le Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), l’Union des mouvements socialistes (UMS), le front populaire pour le développement (FPD), le bloc pour la reconstruction et l’indépendance économique du Cameroun(BRIC)et Univers.
Le RDPC est le seul à présenter des listes dans les dix régions. Lors du précédent scrutin de 2020, le parti présidentiel avait remporté neuf conseils régionaux sur dix.
Pour le scrutin de dimanche – dont les résultats sont attendus dans les prochains jours – les dix présidents sortants, qui briguent un second mandat, ont tous été à nouveau investis par leurs formations.
Les conseils régionaux disposent de compétences consultatives et de gestion locale, notamment en matière de développement économique, d’aménagement et de coopération intercommunale.
© Agence France-Presse















