Élections Guinée 2025 : le gouvernement confirme leur tenue avant la fin de l’année. Le gouvernement guinéen confirme son calendrier. Mercredi, le Premier ministre Amadou Oury Bah a réaffirmé que des élections présidentielle et législatives « seront programmées cette année ». Il considère le « oui » massif au référendum constitutionnel comme un « mandat de confiance ». Cette déclaration intervient alors que l’opposition dénonce une transition verrouillée. Le flou persiste sur les dates exactes du scrutin.
La nouvelle Constitution a été approuvée à 89 % des voix, selon les résultats provisoires. Elle doit permettre l’organisation d’élections pour clore la transition politique. Cette transition a débuté en 2021, après la prise de pouvoir par les militaires. Le gouvernement présente ce vote comme un mandat populaire. Pourtant, l’opposition dénonce un processus verrouillé et sans garanties démocratiques.
Le scrutin de dimanche avait été boycotté par les principaux partis de l’opposition.
Devant la presse, Amadou Oury Bah a réaffirmé l’engagement du gouvernement. Selon le Premier ministre, ce « mandat de confiance » ouvre la voie aux prochaines étapes du retour à l’ordre constitutionnel. Il a évoqué l’organisation de la présidentielle et des législatives. Aucune date précise n’a été annoncée. Cette déclaration vise à rassurer la communauté internationale, tout en laissant planer l’incertitude sur le calendrier électoral.
– Une Constitution plébiscitée, une transition contestée –
Mamadi Doumbouya avait déjà fixé le cap. Dans ses vœux du Nouvel An, le chef de la junte avait promis que 2025 serait une « année électorale cruciale ». Selon lui, ce calendrier devait « parachever le retour à l’ordre constitutionnel ». Cette promesse, réitérée par le Premier ministre, reste au cœur du discours officiel. Pourtant, l’opposition dénonce un processus verrouillé et une transition sans garanties.
Le “oui” l’a largement emporté. Selon les résultats provisoires officiels, 89,38 % des électeurs ont approuvé la nouvelle Constitution. Le taux de participation atteint 86,42 %. Ce score conforte le discours du gouvernement sur la légitimité du processus. Il ouvre la voie à l’organisation des élections promises pour sortir de la transition.
Le Premier ministre guinéen salue le résultat du référendum. Selon lui, le taux de participation consacre la légitimité de la nouvelle Constitution. Il y voit aussi un signe fort : une réconciliation entre l’État et la société civile. Ce message vise à rassurer, alors que l’opposition dénonce une “mascarade” électorale. La Cour suprême doit encore valider les résultats définitifs d’ici la fin de la semaine.
Les résultats définitifs seront annoncés par la Cour suprême d’ici la fin de la semaine, selon M. Bah.
– La CEDEAO et l’Union africaine saluent le vote –
Cellou Dalein Diallo reste l’un des plus fervents opposants à la junte. Mardi, depuis son exil, l’ex-Premier ministre a dénoncé le scrutin. Il l’a qualifié de « mascarade » visant à « blanchir le coup d’État » du 5 septembre 2021. Cette accusation relance le débat sur la légitimité du processus électoral. Elle souligne la fracture persistante entre le pouvoir militaire et l’opposition civile.
M. Diallo ainsi que d’autres partis d’opposition avaient appelé au boycott du scrutin.
Pour Amadou Oury Bah, ces critiques sont « l’expression d’un mépris profond pour la grande majorité de la population ».
Les missions d’observation ont validé le déroulement du scrutin. Dans un communiqué conjoint publié mercredi, la CEDEAO et l’Union africaine ont salué l’organisation du vote. Selon elles, le processus électoral « s’est bien déroulé ». Cette reconnaissance internationale renforce la légitimité du référendum, malgré le boycott de l’opposition.
L’organisation du référendum permet à la junte de donner le change aux exigences d’élections de la communauté internationale et des bailleurs. Les autorités souhaitent se normaliser et renouer avec les organisations régionales et internationales.
En 2021, Mamadi Doumbouya a renversé le président élu Alpha Condé. Depuis, il dirige la Guinée d’une main de fer. À 40 ans, le chef de la junte impose un pouvoir autoritaire. Plusieurs partis ont été suspendus. Les manifestations sont interdites depuis 2022. Les opposants sont arrêtés, condamnés ou poussés à l’exil. Ce climat répressif soulève des inquiétudes, malgré les promesses d’un retour à l’ordre constitutionnel.
– Doumbouya promet des élections –
Le climat politique reste sous haute tension. Plusieurs partis et médias ont été suspendus. Les manifestations, interdites depuis 2022, sont systématiquement réprimées. De nombreux opposants et figures de la société civile ont été arrêtés, condamnés ou contraints à l’exil. Cette répression fragilise le discours officiel sur un retour à l’ordre constitutionnel. Les disparitions forcées et enlèvements se sont multipliés.
Tout semble indiquer que M. Doumbouya sera candidat, en dépit de sa promesse de ne pas se présenter à une présidentielle.
Le calme régnait dans les rues de Conakry mercredi au lendemain de l’annonce des résultats.
« On est très contents du résultat. On veut vraiment que le pays avance », a déclaré à l’AFP Mamoudou Diop, un vendeur de téléphones de 45 ans.
Quant à une éventuelle candidature du chef de la junte, les avis restent partagés. Kemo Dioubate, chauffeur de 52 ans, ne s’y oppose pas. « Si c’est bon pour la Guinée, c’est bon pour tous les Guinéens », affirme-t-il. Ce soutien populaire, bien que prudent, illustre une forme d’acceptation. Il reflète aussi l’attente d’un retour à la stabilité, quel que soit le candidat.
Source : Agence France-Presse