Dr Moustapha Maladji Goni Bilkissou, est le Chef de l’unité PMA de l’Hôpital gynéco obstétrique et pédiatrique de Douala. Et dont l’organisatrice en chef des activités. C’est elle une sorte de caisse à outils. Et avec elle on a pu comprendre ce que c’est la procréation médicalement assistée.
Docteur, on parle aujourd’hui de procréation médicalement assistée. C’est quoi exactement en de termes faciles?
Plus facilement c’est une fécondation qui se fait en dehors de l’organisme de la femme. Disons ça comme ça, tout simplement.
Alors, quand un couple arrive, dit qu’il veut faire des enfants. La première chose que vous leur dites, c’est quoi?
Ce qu’il faut préciser, effectivement, c’est que la consultation d’infertilité, c’est une consultation de couple. Ça veut dire qu’on doit recevoir les deux partenaires. Et quand on les reçoit, il y a cet interrogatoire déjà pour savoir depuis combien de temps ils cherchent à concevoir. Parce qu’effectivement, une infertilité, c’est après 12 mois de rapports sexuels réguliers sans conception. Et s’il y a absence de conception après ce délai, on déclare qu’il y a une infertilité. Et donc, s’assurer qu’on est devant une infertilité. Et maintenant, savoir quelles sont les causes. C’est-à-dire, on va faire une mise au point.
Pr. Emile Mboudou : « l’infertilité est un problème social..»
C’est un ensemble d’examens qui concernent la dame et le monsieur. Et après cette mise au point, on est capable de dire, vous avez une infertilité et de telle étiologie. L’étiologie peut être aussi bien masculine, féminine, mixte ou alors inexpliquée.
Les couples viennent beaucoup ici ?
Nous recevons beaucoup de patients en consultation pour problèmes d’infertilité. Je ne peux pas vous donner un chiffre précis, mais par semaine, la consultation la plus fréquente, c’est les consultations dont les motifs sont les désirs de conception. On en a beaucoup.
Sauf que les solutions pour cette infertilité sont encore un peu chères. Quand on parle de la procréation médicalement assistée. Donc, on a des indications, on a des couples qui arrivent. On pose des indications d’une fécondation in vitro par exemple. Mais vu le cout, ce ne sont pas tous les couples qui vont toujours adhérer à ce traitement.
On les appelle dans le langage familier, les bébés éprouvette. Est-ce que ces enfants ont la même constitution, ont la même énergie que les enfants nés ordinairement ?
La seule différence avec les autres enfants, c’est la façon de les concevoir. C’est-à-dire, comme on l’a dit, ce sont des fécondations qui ne se passent pas à l’intérieur de la femme, mais à l’extérieur. Mais sinon, toutes les études ont montré qu’il n’y a pas de différence entre cet enfant qui est né sous la couette et cet enfant qui est né après une fécondation in vitro.
Quels sont les objectifs que vous poursuivez ici, dans ce centre de PMA ?
Nous voulons être un des centres publics du Cameroun accessible. C’est-à-dire que l’on puisse satisfaire toutes les demandes des groupes infertiles du Cameroun. Nous voulons être un centre le plus clairvoyant. Nous voulons être le centre ayant beaucoup de taux de réussite. Et nous voulons être le centre le plus transparent possible.
On disait « Santé pour tous en l’an 2000 ». Et vous allez nous dire aujourd’hui un enfant pour chaque femme, pour chaque couple ?
Pourquoi pas ? Avec les mesures d’accompagnement, c’est toujours possible.
Quand vous parlez des mesures d’accompagnement, vous pensez à quoi ?
Je pense à l’Etat camerounais, qui a d’abord permis que ce centre soit ouvert, parce que c’est un centre public. Je pense également à la Couverture de santé universelle, qui est effectivement mise en place et qui peut également aider dans les fertilités pour prendre au moins partiellement les coûts de cette procédure-là. Ça veut dire que pratiquement tous les couples pourront, j’ai bien dit pourront, avoir un bébé dans leur foyer.
Est-ce que vous avez le soutien du top management de l’hôpital ? Est-ce qu’il sent ce projet ?
Le projet vient de lui, l’initiateur du projet, le porteur. C’est notre directeur général qu’on remercie pour la confiance et l’ouverture qui nous a permis d’avoir cette unité en place et qui permettra d’aider beaucoup de couples en péril.
Dr. un message aux couples qui se lamentent et qui se déchirent ?
On sait que c’est des situations qui apportent beaucoup de cassures. Je leur dis de ne pas perdre espoir. De venir en consultation. Les solutions existent. Déjà venir pour savoir quel est le problème. On va leur proposer des solutions et voir ensemble la faisabilité.