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Détention post-électorale: Anicet Ekane s’est éteint à 74 ans

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Trans Afrique

L’homme politique Georges Anicet Ekane est mort dans la nuit du 1ᵉʳ décembre 2025 à Yaoundé.

Le combattant s’est éteint en détention, dans un climat politique lourd et tendu. Son arrestation, survenue après la présidentielle du 12 octobre, avait immédiatement suscité l’inquiétude. Sa santé fragile interpellait la société civile depuis plusieurs semaines, tandis que ses proches dénonçaient des conditions de détention indignes. Sa disparition ravive aujourd’hui les tensions et relance le débat sur le traitement réservé aux opposants politiques au Cameroun.

Onde de choc

Depuis l’annonce de son décès, de nombreux témoignages expriment colère et sidération. Maître Alice Nkom parle d’« une émotion profonde » et d’« une honte nationale criminelle ». Elle dénonce le fait qu’« un homme malade » ait été privé d’oxygène et conclut : « Ils ont volé son souffle. Ils ont cherché à éteindre une voix qui ne demandait qu’une seule chose : la vérité du vainqueur ».

Le Dr Aristide Mono s’interroge sur « ce niveau de cruauté à cause du désaccord politique » et évoque un homme « laissé mourir à petit feu ». Pour Maître Désiré Sikati, Anicet Ekane est celui qui aura « combattu toute sa vie pour le bien de son pays » et dont le nom « restera inscrit sur le marbre dédié à nos héros ».

Transition patriotique : le Manidem dénonce toute implication

Figure de la contestation

Né le 17 avril 1951 à Douala, il avait été marqué très jeune par l’histoire. En janvier 1971, il assiste à l’exécution d’Ernest Ouandié à Bafoussam, un choc fondateur qui façonne sa conscience politique. Après des études au Lycée Joss, au Collège Alfred Saker puis en France, au Collège Saint-Pierre à Lille et à l’université Lille 1, il se spécialise en économie et administration.

Figure de la contestation dès les années 1990, compagnon de lutte de Yondo Black, il prend la tête du MANIDEM et traverse, en 2018, une crise interne que le ministère de l’Administration territoriale tranche en sa faveur. Depuis, il dirigeait l’une des factions du parti, engagée aux côtés de Maurice Kamto puis, après le rejet de sa candidature, en soutien à Issa Tchiroma Bakary. Après avoir reconnu la victoire de ce dernier, il faisait face à des accusations d’« insurrection » et de « rébellion ». Avec la disparition d’Anicet Ekane ce 1er décembre, le Cameroun perd un acteur majeur des luttes politiques contemporaines.

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