Mardi, Kiev a été secouée par une affaire de corruption au sommet de l’État. Timour Minditch, proche du président Zelensky et figure influente du secteur énergétique, est accusé d’avoir orchestré un système tentaculaire évalué à près de 100 millions de dollars.
Derrière les chiffres, c’est une fracture morale qui s’ouvre au cœur du pouvoir ukrainien. Tandis que le pays lutte pour sa survie face à l’agression russe, cette affaire révèle une autre bataille : celle contre les démons internes.
Le symbole est fort. L’intégrité du cercle présidentiel vacille, et avec elle, la confiance d’un peuple en guerre.
Ces accusations marquent un tournant. Le scandale de corruption dans l’énergie s’aggrave. Le pouvoir ukrainien se déchire. La tension monte. Le bras de fer interne s’intensifie.
M. Minditch est copropriétaire de la société de production audiovisuelle Kvartal 95, fondée par M. Zelensky, qui était un humoriste vedette avant de se lancer en politique.
– Corruption nucléaire –
Le procureur est formel. Minditch contrôlait tout. Les juges le décrivent comme le maître d’un empire financier occulte. Proche du président, il agissait dans l’ombre. L’accusation est grave.
Accumulation, distribution, blanchiment — tout passait par lui. Et ce n’était pas n’importe quel secteur : c’était l’énergie, colonne vertébrale d’un pays en guerre.
L’accusation ne vise pas seulement un homme, elle éclaire un système. Un pouvoir parallèle, tapi dans les ombres du pouvoir officiel.
Le suspect a profité de ses « relations privilégiées avec le président ukrainien » pour ses activités criminelles, a-t-il ajouté.
Les enquêteurs ciblent le ministre de la Justice. Guerman Galouchtchenko, ex-ministre de l’Énergie, aurait touché des avantages personnels. Selon le Parquet anticorruption, il aurait monnayé son contrôle sur les flux financiers du secteur énergétique. L’affaire remonte au sommet.
Lundi, la NABU a frappé fort. Les enquêteurs ont démantelé un réseau de corruption de 100 millions de dollars.Cinq suspects arrêtés. Sept inculpés. Le scandale s’élargit.
Les enquêteurs ont collecté des milliers d’heures d’enregistrements audio.Elles prouvent l’existence d’une organisation criminelle de haut niveau. Elle opérait dans l’énergie et la défense. C’est ce qu’a déclaré l’Agence anticorruption.
– Minditch a quitté le pays –
L’opération “Midas” a frappé après 15 mois d’enquête. En collaboration avec le SAPO, elle a mené à 70 perquisitions. Résultat : un système criminel révélé. Le réseau extorquait les sous-traitants d’Energoatom. Il s’était solidement implanté.
Energoatom avait confirmé avoir fait l’objet d’une perquisition et avait dit coopérer à l’enquête, sans commenter les accusations de corruption.
Les enquêteurs ont perquisitionné les domiciles de Galouchtchenko et Minditch. L’information vient de médias ukrainiens. L’étau se resserre.
Oleksander Abakoumov, chef de l’équipe d’enquête du NABU, a déclaré à la télévision d’État que M. Minditch avait quitté le pays peu avant.
Le ministère ukrainien de la Justice a indiqué que M. Galouchtchenko de son côté coopérait avec les enquêteurs et qu’il s’abstiendrait de tout autre commentaire.
– Scandale Energoatom –
Le NABU et le SAPO sont deux organismes anticorruption indépendants du pouvoir.
Mardi, le gouvernement a tranché. Le gouvernement a limogé le conseil de surveillance d’Energoatom. Les enquêteurs le jugent central dans le système de corruption. L’État réagit.
Le gouvernement agit. Un audit d’urgence est lancé. Le conseil d’Energoatom est limogé. Pour la Première ministre Ioulia Svyrydenko, ce sont les “premières mesures” pour relancer l’entreprise.
Zelensky a réagi. Après les perquisitions, il a jugé les actions anticorruption “absolument nécessaires”. Il a appelé les responsables à coopérer. Le message est clair.
Mardi en fin de soirée, il n’avait pas encore commenté les accusations portées à l’encontre de Timour Minditch.
La Russie bombarde le secteur énergétique. Les coupures s’enchaînent. Pendant ce temps, des responsables détournent des fonds. Le scandale indigne la population.
Et l’éradication de la corruption est l’une des principales conditions d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne (UE).
Zelensky a tenté de reprendre la main. Cet été, il a voulu placer le NABU et le SAPO sous contrôle gouvernemental. Résultat : critiques vives. L’opinion publique s’est braquée. Bruxelles aussi.
Source: Agence France-Presse
















