Le ciment au Tchad est devenu presque de l’or. Depuis quelques semaines, le pays est confronté à une pénurie de ciment, entraînant une hausse des prix sur le marché. Le sac de ciment de 50 kg, vendu autrefois entre 8 000 et 8 500 Fcfa a atteint la barre de 13 000 Fcfa. Encore faut-il en trouver.
En effet, la situation reste préoccupante. Toute chose qui a poussé le principal fournisseur à s’expliquer. La direction de la société Ciments de l’Afrique (Cimaf) qui contrôle le marché tchadien du ciment a rompu le silence. Plusieurs raisons sont évoquées pour expliquer les origines du mal.
Couts de transit imposés
D’abord les couts de transit imposés par le Cameroun par qui la matière première transite.. « Cette situation résulte principalement d’une nouvelle réglementation imposée sans préavis par les autorités camerounaises aux transitaires ». Allusion ici est faite au transport du clinker. Qui transite par le port de Douala. Et dont les modalités de transport ont subi unilatéralement des modifications assez contraignantes.
Ainsi donc, « les nouvelles dispositions exigent désormais une caution bancaire. Pour toute marchandise en transit. En remplacement de la caution d’assurance qui était en vigueur jusqu’alors ». Et cette modification entraîne des délais significatifs. Dans « l’acheminement des matières premières essentielles à la production du ciment, notamment le clinker », explique-t-on.
Aussi pour Cimaf Tchad c’est une « caution bancaire pouvant nécessiter entre deux et cinq semaines avant d’être délivrée. Cette exigence retarde considérablement, l’arrivée des camions transportant ces matières premières », précision faite.
Plus de 73 camions chargés attendent à Douala
Effectivement, pour comprendre la gravité des faits, on explique que plus de 73 camions chargés attendent être déclarés à la douane. « À ce jour, plus de soixante-treize camions chargés sont en attente de leurs déclarations douanières ». Toute chose qui impacte directement « l’approvisionnement de Cimaf Tchad », soutient-on.
Etant donné qu’il y a complications, les dispositions ont été prises pour gagner en temps. Et même jusque-là, des goulots d’étranglement persistent. « Afin d’atténuer cette difficulté, nous avons initié des acheminements par voie ferrée jusqu’à Ngaoundéré. Toutefois, ces arrivages accusent un retard en raison de l’indisponibilité des wagons de Camrail ».
Comme quoi un malheur ne vient jamais seul. « Un incident est survenu sur la voie le 17 février 2025. Cette situation ajoute une incertitude supplémentaire quant aux délais de livraison », lit-on dans la note d’explication.
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Priorité aux travaux de butinage des routes
En dépit donc des difficultés inhérentes, la production est faite au minima. Et les priorités dans l’approvisionnement du marché ont été clairement définies. Selon nos sources, priorité a été donnée aux entreprises Btp pour les travaux de butinage des routes.
Alors, « les entreprises engagées dans les travaux de bitumage des routes. Ont obligation de les exécuter avant la saison des pluies. Conformément aux instructions des plus hautes autorités. De ce fait, dans la distribution des sacs de ciment, la priorité est accordée aux compagnies de BTP. Tout en veillant à un approvisionnement équilibré des revendeurs », une information au ministère tchadien du Commerce et de l’Industrie.
En principe Mathieu Guibolo Fanga a joué la carte de l’assurance. Le ministre, a voulu se rassurer que le cahier de charge prescrit à la société Cimaf était respecté. Il s’agissait de ravitailler le ciment prioritairement aux entreprises BTP. Et qu’il n’y ait pas rupture de ciment au Tchad. Et surtout que cela ne débouche pas sur l’augmentation du prix au marché.