Chelsea évite le coup de Mourinho en s’imposant sans éclat face au Benfica (1-0), mardi soir à Stamford Bridge, en Ligue des champions. Le seul but du match, inscrit contre son camp, a suffi aux Blues pour dominer l’équipe dirigée par leur ancien entraîneur à succès, José Mourinho, chaleureusement salué par le public londonien.
Les « Blues » referment un mois de septembre morose par une prestation quelconque face à des « Aigles » aux moyens bien plus limités, mais qui ont regardé dans les yeux leurs riches hôtes de l’Ouest londonien.
L’attaque n’a pas flambé, la défense a parfois vacillé, et les supporters ont dû retenir leur souffle jusqu’aux dernières secondes avant de célébrer leur victoire.
Dans le camp d’en face, « Mou » a eu le droit à un accueil chaleureux de ses anciens protégés, supporters ou anciens joueurs comme Joe Cole, avec qui il a longuement parlé en avant-match sur le bord de la pelouse.
L’ex-entraîneur chéri repart de Stamford Bridge sans point mais pas sans émotions. Dès les premières secondes du match, des chants « José Mourinho » se sont élevés de la tribune nord, qu’il a remerciée de la main et d’un baiser. Ils ont repris à l’heure de jeu, avec plus de vigueur encore.
– « Un lien pour la vie » –
« Quand je suis à Londres (sa famille y réside, NDLR), je les croise tous les jours dans la rue. Je sais que ce sera un lien pour la vie. (…) Ils font partie de mon histoire, je fais partie de la leur », a-t-il réagi en conférence d’après-match.
Plutôt calme, debout mais stoïque, l’homme aux sept titres domestiques avec Chelsea s’est animé quand son gardien a évité de peu un « csc » gag (39ᵉ), pour réclamer des fautes ou tenter de calmer les supporters visiteurs qui ont jeté des projectiles à Enzo Fernandez (40ᵉ), un ancien du Benfica.
Les supporters portugais présents à Londres avaient probablement encore en travers de la gorge son départ du club il y a deux ans pour Chelsea contre une indemnité de transfert massive de 120 millions d’euros. Peut-être, aussi, lui ont-ils reproché d’avoir célébré sans retenue l’ouverture du score, devant eux.
Celle-ci est venue d’un centre bien brossé par le Portugais Pedro Neto pour l’autre ailier, Alejandro Garnacho, qui a redressé la balle en se jetant au sol. La passe en retrait était destinée à Fernandez, mais elle a buté sur Richard Rios qui a marqué contre son camp (18ᵉ, 0-1).
Les Londoniens ont eu besoin de ce coup de billard heureux pour dominer un adversaire a priori bien inférieur à eux sur le papier.
Leur domination technique était évidente, même sans leur créateur Cole Palmer (forfait), mais elle s’est révélée bien stérile.
Et derrière, une fébrilité certaine était perceptible à chaque fois que Benfica se rapprochait du but de Robert Sanchez.
– Nouvelle expulsion –
Marc Cucurella, notamment, a perdu plusieurs ballons en début de rencontre et, après l’une de ces erreurs, le gardien espagnol a dû se coucher très vite au sol pour dévier un tir de Dodi Lukebakio sur le poteau (8ᵉ).
Le portier est parfois critiqué pour ses performances en Premier League, mais il était encore là pour sortir correctement dans les pieds de Fredrik Aursnes (48ᵉ, 53ᵉ), qui était toutefois hors-jeu les deux fois.
Contrairement à Mourinho, Enzo Maresca disposait d’une riche profondeur de banc qu’il a tenté d’utiliser en seconde période pour user Benfica devant, et se solidifier derrière.
« Il a vu que Malo Gusto était en difficulté, il a changé pour un meilleur joueur que Malo Gusto », a fait remarquer « Mou ».
Mais les entrées successives d’Estêvão, Reece James, Jamie Gittens ou encore João Pedro n’ont permis que de conserver le résultat.
L’attaquant brésilien a même laissé ses coéquipiers à dix dans les dernières secondes après avoir reçu un second carton jaune pour un pied haut dangereux (90ᵉ+6).
Maresca va devoir se pencher sur cette indiscipline chronique : c’est la troisième fois en quatre matches que Chelsea écope d’un carton rouge.
Mardi, l’Italien a préféré en rire : « Au moins, nous avons appris comment gagner un match avec un carton rouge. »
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