Deux gendarmes ont perdu la vie le 30 novembre 2025 à Bamenda, après l’explosion d’un engin artisanal. Une attaque qui ravive les inquiétudes sécuritaires dans le Nord-Ouest en plein début des élections régionales.
La matinée du dimanche 30 novembre s’est brusquement figée à Bamenda. Un souffle puissant a traversé un quartier entier, laissant les habitants interdits. « On a entendu un bruit qui a fait trembler tout le quartier… ce n’était pas du jeu », raconte un riverain encore sous le choc. L’explosion a frappé un véhicule de gendarmerie qui rentrait d’une mission. Les deux militaires n’ont pas survécu.
Selon une source sécuritaire locale, l’engin explosif improvisé aurait été placé sur la route, quelques heures avant le passage de la patrouille. Pour plusieurs observateurs dans la zone, la méthode rappelle les opérations menées depuis des années par les groupes séparatistes actifs dans le Nord-Ouest. « C’est une embuscade classique. Ils veulent envoyer un signal fort le jour du vote », souffle un officier sous anonymat.
L’attaque a eu lieu alors que les élections régionales commençaient ce dimanche, dans un climat déjà tendu. L’armée avait envoyé des renforts autour de Bamenda, Kumbo et Wum pour protéger les bureaux de vote. Pourtant, l’explosion en plein jour a surpris tout le monde. Dans plusieurs quartiers, les habitants sont restés chez eux, par peur de nouvelles attaques, surtout que des messages circulaient déjà sur les réseaux séparatistes.
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Le conflit secoue cette région depuis 2017
Le conflit qui secoue cette région depuis 2017 continue d’évoluer. Les séparatistes, qui tentent toujours d’imposer leur projet d’« Ambazonie », multiplient les actions violentes à l’approche des rendez-vous institutionnels. En septembre encore, une attaque similaire avait coûté la vie à sept militaires.
Ce dimanche là, l’armée a immédiatement sécurisé le périmètre avant de lancer une vaste opération de ratissage. Des renforts ont été envoyés dans les zones périphériques. Près de Mile 4, un commandant résume un sentiment partagé dans les rangs : « Ils posent les bombes la nuit, disparaissent dans la forêt et frappent ailleurs. On doit redoubler de vigilance, surtout en période électorale. »














