Attaque jihadiste dans l’ouest du Niger. Mardi, un maire et son garde du corps ont été tués par des terroristes. Des sources locales et associatives ont confirmé les faits à l’AFP. Le maire, figure de la société civile, dirigeait une commune frontalière du Burkina et du Mali. Son assassinat révèle une fois de plus la vulnérabilité des autorités locales face aux groupes armés.
Le Niger reste sous la menace jihadiste. Dans l’ouest du pays, les groupes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique multiplient les attaques. Mosquées, marchés, convois civils : rien n’est épargné. Malgré les opérations militaires, la violence persiste. Et les populations locales vivent dans la peur.
Lundi, Issa Santi a été tué dans une attaque terroriste. Maire de Gorouol, il officiait dans une zone sensible, aux confins du Burkina et du Mali. Le mouvement M62, proche du régime militaire, a confirmé son décès. Depuis le coup d’État survenu il y a deux ans, cette région reste sous haute tension. L’assassinat de cette figure locale illustre une fois de plus l’insécurité persistante à Tillabéri.
M. Santi était un responsable de cette importante organisation de la société civile.
– Une embuscade meurtrière en pleine mission –
Gorouol est en deuil. Lundi, des terroristes ont assassiné l’administrateur délégué et son garde du corps. Ce maire nommé par les militaires était une figure locale respectée. Une source locale, sous anonymat pour des raisons de sécurité, a confirmé les faits à l’AFP. L’attaque illustre une fois de plus la vulnérabilité des autorités dans la région de Tillabéri.
Selon une autre source locale, M. Santi se rendait sur un site aurifère. Des miliciens locaux d’autodéfense escortaient M. Santi. En route vers un site aurifère, le convoi tombe dans une embuscade. Des terroristes à moto surgissent et ouvrent le feu.
L’attaque est rapide, ciblée, meurtrière. Le maire et son garde du corps sont tués sur place. Sans sommation, les assaillants ont ouvert le feu. L’attaque a coûté la vie au maire et à son garde du corps. Une embuscade ciblée, en plein cœur de la région de Tillabéri.
La commune de Gorouol se trouve dans le département de Téra. Elle appartient à la vaste région de Tillabéri, à l’ouest du Niger. Cette zone frontalière du Burkina Faso et du Mali est sous haute tension. Depuis plusieurs années, les groupes jihadistes y sont très actifs. Attaques ciblées, embuscades, assassinats : la violence s’installe. Et les autorités locales paient un lourd tribut.
L’armée affirme déployer massivement ses troupes dans la région. Pourtant, les violences jihadistes continuent. Civils et militaires restent des cibles. Les attaques se multiplient, sans distinction. Et la population vit sous menace constante.
– Cibles communautaires –
Les bilans sont parfois terribles. La semaine dernière, 22 villageois ont été tués lors d’une cérémonie à Takoubatt. En août, 20 civils ont perdu la vie à bord d’un camion pris pour cible. En juin, 71 fidèles ont été massacrés en pleine prière à Bani Bangou. À chaque fois, les jihadistes frappent sans distinction. Et la population paie le prix fort.
Depuis 2016, les jihadistes ciblent l’ouest du Niger. Selon des ONG locales, ils auraient tué près d’une centaine de chefs religieux et coutumiers. Ces assassinats visent à briser les repères communautaires. En conséquence, les structures traditionnelles s’effondrent peu à peu. Et l’insécurité gagne du terrain.
En parallèle, le sud-est du Niger reste sous pression. Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) y multiplient les attaques. Ces groupes armés ciblent civils et militaires, semant la terreur dans les zones proches du lac Tchad. Malgré les efforts de l’armée, l’insécurité persiste.
Récemment, Human Rights Watch (HRW) a lancé un appel. L’ONG exhorte les autorités nigériennes à agir. Objectif : mieux protéger les civils de Tillabéri. En effet, les attaques se multiplient dans cette région frontalière. Malgré les alertes, l’armée reste passive. L’État abandonne les populations à leur sort.
Source : Agence France-Presse