Assaut israélien sur Gaza : samedi, l’armée a détruit une nouvelle tour d’habitation et appelé les habitants à évacuer vers le sud du territoire palestinien, en prévision d’une opération terrestre qui inquiète fortement la population civile.
La guerre dure depuis près de deux ans. Elle a commencé après l’attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas. Ce raid, sans précédent, a visé Israël. En réponse, l’armée israélienne a renforcé ses opérations. Ces dernières semaines, elle a intensifié ses frappes sur Gaza. La ville, la plus grande du territoire, subit de lourds bombardements.
L’armée israélienne affirme contrôler 40 % de la ville située au nord du territoire assiégé. Elle veut s’emparer du reste pour affaiblir le Hamas. Son objectif est aussi de libérer les otages capturés le 7 octobre. Les opérations militaires se poursuivent dans les zones urbaines.
La Défense civile de Gaza a fait état de la mort de 55 personnes samedi dans le territoire palestinien, dont quatre dans le quartier de Cheikh Radwane, dans la ville de Gaza, et 18 près d’un centre de distribution d’aide dans le nord. Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne a dit ne pas être en mesure dans l’immédiat de commenter ces informations.
L’armée israélienne a diffusé un communiqué ce matin. Elle appelle les habitants de Gaza-Ville à évacuer immédiatement. La « zone humanitaire » d’al-Mawasi est désignée comme point de repli. Des milliers de personnes s’y seraient déjà réfugiées. Le message insiste sur l’urgence du déplacement.
– « Sauver nos soldats » –
Des avions israéliens ont largué par ailleurs des milliers de tracts au-dessus de quartiers ouest de Gaza-ville, demandant aux habitants de partir, annonçant un bombardement sur un immeuble.
L’armée a ensuite frappé la tour Soussi, au lendemain du bombardement d’un bâtiment similaire.
Elle avait prévenu vendredi qu’elle ciblerait les « infrastructures terroristes » dans la ville, en particulier les tours d’habitation. Elle accuse le Hamas, qui parle de « mensonges », d’utiliser ces bâtiments.
« Où pouvons-nous aller ? », lance Nafiz, 44 ans, qui habite avec sa famille dans une tente dans le quartier de Rimal, à Gaza-ville. « Nous allons attendre, et lorsque nous verrons les chars israéliens approcher, nous partirons. »
Ibrahim Al-Joumla, 39 ans, qui dit avoir fui avec sa famille un quartier pour un autre en raison des bombardements, ne sait pas non plus où fuir, ni comment.
« Nous sommes à pied. Même si nous décidions de fuir, nous n’avons pas d’argent », confie-t-il.
Selon l’ONU, la quasi-totalité des plus de deux millions de Palestiniens dans la bande de Gaza ont été chassés de leurs foyers au moins une fois par la guerre depuis le 7-Octobre.
– L’ONU alerte sur un désastre, Israël face au dilemme des otages –
L’ONU estime à un million le nombre d’habitants dans Gaza-ville et ses environs. Elle alerte sur un « désastre » humanitaire imminent. Amnesty International évoque des conséquences « irréversibles » pour les Palestiniens. Les organisations internationales tirent la sonnette d’alarme. La situation sur le terrain se dégrade rapidement.
En Israël, l’inquiétude grandit parmi les familles des otages. Elles redoutent les conséquences d’une opération militaire à Gaza-ville. Une offensive majeure pourrait mettre en péril la vie de leurs proches. Ces familles appellent à la prudence et à des solutions diplomatiques. Le sort des otages reste au cœur des tensions.
Comme tous les samedis soirs, des milliers d’Israéliens brandissant des photos des otages ont manifesté à Tel-Aviv et Jérusalem. « La guerre doit s’arrêter pour libérer les otages et sauver nos soldats », pouvait-on lire sur une pancarte.
La branche armée du Hamas avait diffusé vendredi une vidéo de deux otages retenus à Gaza.
Selon l’armée israélienne, 47 captifs restent retenus à Gaza, dont 27 présumés morts, sur un total de 251 personnes enlevées le 7-Octobre.
Le président américain Donald Trump, allié d’Israël, a fait état vendredi d’une « négociation approfondie » avec le Hamas sur les otages. Le nouveau chef du Centcom, commandement militaire américain pour le Moyen-Orient, Brad Cooper, a effectué samedi une visite en Israël.
– « Pas de place, pas d’eau » –
L’armée israélienne a appelé à évacuer la ville de Gaza. Elle a désigné al-Mawasi comme « zone humanitaire ». Selon elle, cette zone dispose d’infrastructures essentielles. Des stocks de nourriture et de médicaments y seraient disponibles. Ce message vise à orienter les civils vers un lieu supposé sécurisé.
La guerre dans la bande de Gaza a plongé 20 % du territoire dans la famine, selon l’ONU. L’armée israélienne a mené plusieurs frappes sur des zones dites « humanitaires ». Elle affirme viser des combattants du Hamas cachés dans ces secteurs. Ces bombardements ont suscité de vives critiques internationales. Les civils restent les premières victimes de ces opérations.
Bassam al-Astal, 52 ans, a été déplacé à al-Mawasi avec sa famille. Il décrit une situation critique sur place. « Il n’y a pas de place pour les tentes », déplore-t-il. Les services humanitaires sont absents. L’eau, l’assainissement et l’aide alimentaire manquent cruellement. Les conditions de vie sont inhumaines et alarmantes.
L’attaque du 7 octobre a coûté la vie à 1 219 personnes en Israël. La plupart des victimes étaient des civils. L’AFP a établi ce bilan à partir de sources officielles. Les autorités israéliennes ont fourni les données. Ce chiffre reflète l’ampleur du drame.
Les représailles israéliennes ont causé plus de 64 000 morts à Gaza. La majorité des victimes sont des femmes et des enfants. Le ministère de la Santé de Gaza, sous l’autorité du Hamas, a publié ce bilan. L’ONU considère ces chiffres comme fiables. Le conflit continue de faire des ravages dans la population civile.
Les médias font face à de fortes restrictions à Gaza. L’accès au terrain reste extrêmement difficile. L’AFP ne peut pas vérifier les bilans de la Défense civile palestinienne. Les chiffres avancés restent donc non confirmés.
Source : Agence France-Presse