André-Marie Tala le temps d’une interview à l’émission laughter Work de la CRTV le 29 octobre dernier, a demandé à avoir un terrain à Yaoundé en honneur à sa chanson « je vais à Yaoundé la capitale ».
Invité à l’émission laughter Work de la CRTV mardi dernier, l’artiste musicien camerounais André Marie Talla âgé aujourd’hui de 74 ans, a exprimé son souhait d’obtenir un terrain titré dans la ville de Yaoundé, en honneur à son titre à succès « Je vais à Yaoundé la capitale ». « Je crois que j’ai le droit de demander les clés de la ville de Yaoundé et que le maire m’accorde un terrain pour que je puisse me sentir heureux du grand travail que j’ai accompli et que personne d’autre n’a accompli jusqu’à présent » a-t-il déclaré.
En effet, cette chanson sortie 15 ans après l’indépendance a connu un succès dans les années 1970 et était particulièrement jouée dans les contextes touristiques, ce qui a contribué à faire de Yaoundé une ville très prisée. Le contenu de la chanson est également présent dans un des manuels de Terminale en France, publié par les éditions Foucher. Ainsi lors de sa visite au Cameroun en 1983, le président français François Mitterrand avait déclaré : « Votre poète camerounais André Marie Tala a raison de célébrer votre magnifique capitale ».
L’artiste camerounais atteint de cécité est actuellement en train de fêter ses 55 ans de carrière musicale. A cet effet, une série d’évènements sont à l’honneur. Le premier évènement s’est déroulé au Best Hotel de Douala le 25 Octobre 2024. Le second va suivre son cours au Palais des Congrès de Yaoundé le 1er novembre prochain.
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André Marie Tala
Les parents d’André Marie Tala proviennent du village Bandjoun situé dans l’Ouest du Cameroun. À l’âge de quatre ans, il perd sa mère, et son père meurt douze ans plus tard. Il est alors pris en charge et éduqué par sa grand-mère, Marie-Thérèse Mambwa. Avec l’aide de son ami d’enfance Joseph Tala, il construit sa première guitare en utilisant des nervures de bambou et du fil de pêche comme corde. Il s’efforce de reproduire fidèlement les rythmes qui ont bercé son enfance. À l’âge de 15 ans, André Marie Tala perd la vue. Durant son enfance, il avait été envoyé par sa grand-mère livrer un paquet et avait rencontré des nationalistes camerounais, décapités au carrefour des maquisards dans la ville de Bafoussam.
Il se rappelle d’un homme et de ses deux femmes qui s’étaient récemment installés dans son village et dont les têtes avaient été coupées et exposées sur la place du village. Il se souvient également des avions jaunes qui ont bombardé son village pendant la période post-indépendance dans l’ouest du Cameroun. Il a passé des nuits dans la brousse – dans le « maquis » – et a dû se procurer un laissez-passer Bamiléké, un document de contrôle pour entrer et sortir du territoire des GrassFields, qui était sous couvre-feu à cette époque. À dix-sept ans, il est emporté par la vague de la musique française. C’est pendant la période yéyé.
En 1967, il crée sa première composition intitulée « J’ai faim ». La même année, lors de la tournée officielle du Président Ahidjo à Bafoussam, Radio Cameroun organise une émission publique à laquelle les jeunes musiciens de la ville sont invités à se produire. Tala, avec sa guitare en bambou, se présente et remporte un grand succès. Ainsi, depuis le commencement de sa carrière, André-Marie Tala a souvent été comparé aux chanteurs afro-américains Stevie Wonder et Ray Charles en raison de leur handicap commun, la cécité. Il a subitement perdu la vue à l’âge de quinze ans, sans aucun signe précurseur. Les premières années qui ont suivi sa perte de vue ont été très difficiles pour lui, au point où il en est venu à remettre en question Dieu.
Parmi tous les chanteurs, Johnny Hallyday est celui qui est le plus apprécié. Inspiré par de nouvelles sonorités et accords, il crée son premier groupe musical, les « Rock Boys », avec lequel il joue ses premières compositions : les difficultés du travail, honore ton père et ta mère. Le succès est immédiat. S’ensuivent des premiers contrats et des concerts à travers l’Afrique. Les « Rock Boys deviennent les « Black Tigers », avec un jeune guitariste, Sam Fan Thomas, qu’il a aidé à former. Le groupe est composé de Jean-Bosco Kamguaing, surnommé Black Joe à la basse, Fokou Thomas, surnommé Tom Dollars à la batterie, Keuboum Prosper, surnommé Rodi aux percussions, et Ndonfeng Samuel, surnommé Sam Fan Thomas à la guitare.