Dans le bassin du Congo, des femmes rurales transforment des terres dégradées en espaces fertiles. Et ce grâce à l’agroforesterie, alliant sécurité alimentaire et lutte climatique.
Au cœur du bassin du Congo à l’Est Cameroun, des femmes rurales transforment les terres dégradées. Et ce grâce à l’agroforesterie, portée par l’ONG Cameroon Ecology. Ce programme, dirigé par Cécile Ndjebet, associe cultures vivrières et arbres fruitiers dans un système durable appelé « Lilagle ».
Inspiré des traditions locales, le modèle « Lilagle » a permis de sécuriser collectivement 100 hectares pour 35 femmes rurales. Sur ces terres, plus de 60 000 arbres fruitiers, tels que manguiers, safoutiers et citronniers, ont déjà été plantés avec succès.
Ces plantations offrent une double fonction : améliorer la sécurité alimentaire et créer des revenus durables via la vente des récoltes. Les femmes effectuent plus de 70 % des travaux agricoles au Cameroun, mais détiennent moins de 1 % des terres cultivées. Ce projet leur donne accès à la propriété foncière, renforçant leur autonomie économique et leur rôle dans la gestion des ressources.
En complément, l’initiative intègre un volet de restauration des mangroves, essentiel pour protéger la biodiversité et les zones côtières vulnérables. Les mangroves replantées constituent une barrière naturelle contre l’érosion et réduisent l’impact des tempêtes de plus en plus fréquentes.
La séquestration du carbone
L’agroforesterie contribue aussi à la séquestration du carbone, jusqu’à 34 tonnes par hectare chaque année selon les données publiées. Les participantes bénéficient de formations techniques pour améliorer leurs méthodes agricoles et s’adapter aux effets du changement climatique. Ce transfert de compétences favorise une production plus diversifiée et résiliente face aux aléas climatiques dans plusieurs villages concernés.
Le programme « Lilagle » utilise également des cérémonies traditionnelles pour officialiser la reconnaissance communautaire des droits fonciers féminins. Cette approche culturelle facilite l’acceptation sociale du leadership féminin dans la gestion durable des terres et forêts communautaires. En reliant protection environnementale et justice sociale, l’agroforesterie féminine devient un modèle inspirant au Cameroun et dans le bassin du Congo.