La gendarmerie nationale est désormais aux trousses de Hadja Haoua Aboubakar. Elle est activement recherchée pour « multiples appels à l’insurrection ».
L’affaire défraie la chronique. La gendarmerie nationale est désormais aux trousses de dame Hadja Haoua Aboubakar. Un avis de recherche vient d’être lancé contre elle. Depuis quelques temps, des voices circulaient sur les réseaux sociaux. On y entend l’intéressée s’en prendre vertement aux personnalités de la République.
Ce 23 juillet 2025, le Secrétariat d’Etat à la gendarmerie a émis un avis de recherche active contre elle. Il y est ordonné son interdiction de sortie du territoire. La hiérarchie de la gendarmerie a, dans le même temps, saisi les circonscriptions territoriales. Ppour les engager dans cette recherche en précisant de l’interpeller en cas de localisation et de rendre compte.
Appels à l’insurrection
Il lui est reproché entre autres ces « multiples appels à l’insurrection ». Infraction prévue et réprimandée par l’article 116 du code pénal camerounais. Le même article punit d’un emprisonnement de 10 à 20 ans. Celui qui se trouve impliqué dans un mouvement insurrectionnel avéré.
Cet avis de recherche a soulevé un tollé sur la toile. « De mémoire de Camerounais, depuis le 6 avril 1984, la sécurité de l’Etat n’avait jamais été autant menacée …Tout le monde est sur le pied de guerre .Tout cela pour traquer quoi? Eh bien pour rechercher une paire de fesses bien tendues et une langue bien pendue… » Ironise Haman Mana.
Et de continuer ; « Oui la Hadja dérange! Elle dérange comment? Eh bien, elle pose sa » caméra cachée « . Là où tout le monde a envie d’avoir son regard: les couloirs feutrés du palais d’Etoudi. Dans l’alcôve où est reclus celui qui est encore le chef d’Etat du Cameroun. Que nous en dit-elle ? Eh bien tout simplement qu’il se passe dans cet immense palais, une chose infâme et grave. Un abus de faiblesse sur personne âgée ».
Selon le Directeur de publication du quotidien Le jour, « elle donne ainsi à tous, l’information. La plus capitale sur le destin d’un pays. Elle fait ainsi à elle toute seule, le travail de Elecam. Du Conseil Constitutionnel, du Minat et que sais-je encore? »
Répression abusive dans la dictature
En attendant, dit-il, il faut bien lui mettre la main dessus, peut-être qu’elle en a encore d’autres à nous révéler… Face à la « répression abusive dans la dictature », Calixthe Beyala apporte son soutien. A l’état de droit et à Hadja. « Je rêve ou je cauchemarde. Je viens de lire un communiqué où il est question d’arrêter Mme Hadja Hawa.»
J’exprime par ces mots ma consternation. On ne saurait arrêter quelqu’un parce qu’il dénonce les scories d’un pays et les hommes qui le dirigent ! Si certains se sentent diffamés, les tribunaux sont là pour trancher ! », se dit-elle.
Elle fulmine. « Enfin, dans tous les pays du monde. Tous les citoyens sont libres d’appeler à des manifestations publiques. Sans violences, sans crainte de se faire embrigader ou embastiller. Le Cameroun serait-il la plus vieille dictature au monde ? Tout nous porte à le croire. Mais, je crains fort que les citoyens camerounais ont déjà dépassé le stade de la peur, tant ils ont été maltraités».
De grands déballages
A propos de cette affaire ; les avis diffèrent. « Haoua Hadja a demandé à l’armée d’assumer ses responsabilités. Et a répandu des nouvelles mensongères au sujet du président de la République. Il s’agit d’un appel à la rébellion. Et à l’insurrection doublé d’une atteinte à la sûreté de l’Etat », estiment certains.
Pour cette frange, « Haoua Hadja doit en répondre devant les juges. Lesquels, en toute indépendance, diront si elle est innocente ou coupable. Un Etat de droit n’est pas un État d’impunité. Mme Haoua Hadja doit répondre de ses actes tout simplement ».
Et d’estimer qu’ « on ne peut pas dire qu’on est démocrate. Et soutenir des appels à l’intervention de l’armée dans la politique ».
Aux dernières nouvelles, Haoua Hadja n’est plus en terre camerounaise. Elle se trouve actuellement en France où elle annonce de grands déballages.
