Le gouvernement ukrainien a donné jeudi son accord aux ministres de l’Economie et des Affaires étrangères pour que l’un d’entre eux puisse signer l’accord-cadre avec Washington sur l’exploitation des ressources minières de l’Ukraine.
Sur son site internet, il a publié un ordre officiel autorisant soit Ioulia Svyrydenko soit Andriï Sybiga à parapher « l’accord bilatéral établissant les règles et les conditions pour le fonds d’investissement pour la reconstruction » dont la création est prévue.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est attendu vendredi à Washington pour finaliser cet accord, négocié à la demande insistante de son homologue américain Donald Trump qui souhaite obtenir une contrepartie à l’aide militaire et économique massive fournie par les Etats-Unis à Kiev.
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M. Zelensky avait rejeté une première version du texte, qu’il jugeait trop défavorable à son pays, suscitant la colère de Donald Trump qui l’a ensuite en particulier traité de « dictateur ».
Mercredi, le chef de l’Etat ukrainien a qualifié le compromis trouvé avec les Etats-Unis sur l’exploitation des richesses minières de « début » et d' »accord-cadre », en vue d’un futur document plus détaillé, mais a souligné que son « succès » dépendrait de discussions avec Donald Trump.
Les contours de ce texte restent flou, qu’il s’agisse des montants en jeu ou des garanties de sécurité réclamées côté ukrainien.
Selon M. Zelensky, les revenus issus de l’exploitation des minerais dans le cadre de l’accord seront déposés dans un fonds commun américano-ukrainien. Les médias ukrainiens croient savoir que le texte comporte une référence à la sécurité de l’Ukraine mais pas de garanties concrètes.
– S’adapter et « survivre » –
A Kiev, chez les Ukrainiens interrogés jeudi par l’AFP, la prudence était de rigueur.
« Ce qu’on obtiendra en retour n’est pas tout à fait clair », relève Sergiï, un enseignant de 39 ans disant éprouver des « sentiments ambivalents » sur ces négociations.
Pragmatique, Kateryna, une fonctionnaire de 28 ans, pense pour sa part que l’accord peut permettre d’apaiser « la crise » entre Washington et Kiev.
« Quoi qu’il en soit, cette administration (américaine) est odieuse. L’essentiel, c’est qu’on doit d’une manière ou d’une autre coexister avec elle et proposer quelque chose, adopter de nouveaux comportements dans le monde et survivre », poursuit-elle.
Le sous-sol de l’Ukraine renfermerait quelque 5% des ressources minières mondiales mais celles que Donald Trump convoite sont pour la plupart inexploitées, difficiles à extraire ou de facto sous contrôle russe, car dans des territoires occupés.
Le président russe Vladimir Poutine a dit être favorable à des investissements américains dans les régions ukrainiennes conquises par son pays.
Source: Agence France-Presse