Les Etats-Unis ont annoncé lundi imposer des sanctions à l’encontre du président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa et de plusieurs hauts dirigeants, les accusant de corruption et de violation des droits humains.
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M. Mnangagwa, dont le parti est au pouvoir depuis plus de quarante ans, a été réélu en 2023 président du pays d’Afrique australe, lors d’un scrutin dont la régularité a été mise en doute.
Il est le deuxième dirigeant zimbabwéen consécutif a être soumis à des sanctions américaines, après l’ancien président Robert Mugabe.
« Les changements que nous apportons aujourd’hui visent à clarifier ce qui a toujours été vrai: nos sanctions ne visent pas le peuple zimbabwéen », a déclaré le secrétaire adjoint au Trésor américain, Wally Adeyemo.
« Nous recentrons nos sanctions sur des cibles claires et précises: le réseau criminel de responsables gouvernementaux et d’hommes d’affaires du président Mnangagwa, qui sont les premiers responsables de la corruption ou des violations des droits de l’homme à l’encontre du peuple zimbabwéen », a-t-il ajouté.
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Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a assuré que les nouvelles mesures s’inscrivaient dans le cadre d’une « politique de sanctions plus ferme et plus ciblée » à l’égard du Zimbabwe, tout en exprimant son inquiétude face aux « graves cas de corruption et d’atteintes aux droits humains ».
« Des individus-clés, y compris des membres du gouvernement zimbabwéen, portent la responsabilité de ces actes, notamment le pillage des caisses de l’État qui prive les Zimbabwéens de ressources publiques », a déclaré M. Blinken cité dans un communiqué.
« De nombreux cas d’enlèvements, de violences physiques et d’homicides ont plongé les citoyens dans la peur ».
Lundi, le président Joe Biden a annoncé mettre fin aux sanctions précédentes imposées par George W. Bush en 2003, qui avait plaidé pour un renforcement des sanctions à l’échelle mondiale contre le pays de M. Mugabe.
Le gouvernement zimbabwéen s’est félicité lundi de la levée de l’ancienne série de sanctions, qu’il tenait depuis longtemps pour responsable de la situation économique désastreuse du pays, mais a qualifié d' »illégales » les nouvelles mesures prises à l’encontre de M. Mnangagwa.
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La politique étrangère du président @edmnangagwa « se retrouve justifiée », a écrit le porte-parole du gouvernement, Nick Mangwana, sur le réseau X.
« Cela dit, tant que notre président est sous sanctions, le Zimbabwe reste sous sanctions illégales, tant que les membres de la famille du président sont sous sanctions, le Zimbabwe reste sous sanctions illégales, et tant que les hauts dirigeants sont sous sanctions, nous le sommes tous ».
L’espoir d’un dégel des relations avait brièvement émergé à la suite de l’éviction de Robert Mugabe du pouvoir en 2017 par M. Mnangagwa, mais le nouveau dirigeant a également réprimé l’opposition et toute contestation, selon les puissances occidentales et les organisations de défense des droits humains.
Source: Agence France-Presse
















