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Zelensky à Pretoria, Ramaphosa appelle à un « cessez-le-feu inconditionnel » en Ukraine

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Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a appelé jeudi à un « cessez-le-feu inconditionnel » en Ukraine à l’occasion de la première visite très symbolique du président ukrainien Volodymyr Zelensky sur le continent, écourtée en raison de frappes russes ayant fait au moins huit morts à Kiev.

Ce déplacement événement en Afrique du Sud, qui a longtemps manifesté des positions pro-russes, n’a pas donné lieu à des déclarations marquantes du chef d’Etat sud-africain, qui a toutefois qualifié de « signal très positif », à « accueillir favorablement », le consentement de l’Ukraine à un cessez-le-feu immédiat.

« Il s’agit d’un bon signal de la part du président Zelensky que l’Ukraine soit d’accord pour un cessez-le-feu inconditionnel afin que des discussions et des négociations puissent ensuite avoir lieu », a insisté Cyril Ramaphosa, répétant plusieurs fois l’élément de langage « signal positif ».

Face au lourd bilan d’attaques nocturnes russes à Kiev, Volodymyr Zelensky a annulé en urgence « une partie » de son déplacement en Afrique du Sud pour rentrer « immédiatement ».

Trump, à bout de « patience », accuse Zelensky de saboter un potentiel accord avec la Russie

Le porte-parole du ministère sud-africain des Affaires étrangères a évoqué un programme « accéléré en raison de l’escalade », dans une nouvelle évolution du lexique de Pretoria.

« L’Afrique du Sud est profondément préoccupée par la poursuite du conflit en Ukraine, la perte continue de vies civiles, les dégâts causés aux infrastructures essentielles et la détérioration de la situation humanitaire », a simplement regretté Cyril Ramaphosa quelques heures après les bombardements.

Le président américain Donald Trump s’est de son côté dit « pas content » des frappes russes sur Kiev. « Pas nécessaire et très mauvais timing », a-t-il déclaré sur sa plateforme Truth Social, avant d’ajouter: « Vladimir, ARRÊTE! », à l’adresse de son homologue russe.

– Rôle de médiateur –

Semblant vouloir endosser le rôle de médiateur, M. Ramaphosa a annoncé sur X, à quelques minutes de sa rencontre avec M. Zelensky, avoir parlé de la guerre en Ukraine avec son homologue américain, qu’il doit rencontrer « bientôt ».

Cet appel téléphonique, qui suit un autre avec le président russe Vladimir Poutine en début de semaine, a notamment eu pour objet le « processus de paix en Ukraine ».

« Nous sommes tous les deux convenus qu’il fallait mettre fin à la guerre le plus rapidement possible afin d’éviter d’autres morts inutiles », a-t-il déclaré sans plus de précisions aux médias.

Les pistes du plan américain pour un accord de paix entre Ukraine et Russie

Il avait auparavant accueilli sur les marches d’Union Buildings (le complexe gouvernemental sud-africain) son homologue ukrainien, arborant son habituel vestiaire martial et affichant un air grave après les 70 missiles et 145 drones tirés dans la nuit par les forces russes, d’après l’armée ukrainienne.

« Vous vous êtes battus pour vos principes. Vous avez remporté une grande victoire. C’est aussi ce qu’on fait », a tenté de convaincre le président Zelensky dans un parallèle avec la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, longtemps hésitante à qualifier le conflit en Ukraine.

– Visite historique – 

Pour cette première visite d’un président ukrainien dans le pays, Cyril Ramaphosa a exprimé sa « grande gratitude pour le soutien » reçu de « l’Ukraine au cours de notre lutte pour la libération » du temps de l’URSS.

Proche de Moscou en raison de cet héritage historique, Pretoria a évolué ces derniers mois en votant pour la première fois, fin février, une résolution de l’ONU qualifiant la guerre « d’invasion totale de l’Ukraine » par la Russie et « réaffirmant son attachement » à l' »intégrité territoriale » de l’Ukraine.

« L’Afrique du Sud a reconnu qu’elle devait jouer un rôle beaucoup moins ambigu pour dialoguer activement auprès de toutes les parties », estime Priyal Singh, chercheur à l’Institut pour les études de sécurité à Pretoria.

L’entretien de jeudi avec Donald Trump, pourtant détracteur récurrent du gouvernement sud-africain qu’il accuse notamment de commettre un « génocide » envers les Blancs, suit un appel lundi de Cyril Ramaphosa avec son homologue russe Vladimir Poutine pour « collaborer en vue d’une résolution pacifique du conflit entre la Russie et l’Ukraine ».

Il y a près de deux ans, il avait mené une délégation de chefs d’État africains à Saint-Pétersbourg (Russie) puis Kiev, pour appeler à la négociation les deux côtés.

Négociateur en chef de l’ANC, le parti de Nelson Mandela, lors de la transition post-apartheid, Cyril Ramaphosa s’est forgé une réputation de facilitateur.

Avant de participer à l’initiative africaine pour la paix en Ukraine de 2023, il avait mis ses compétences au service du conflit nord-irlandais, supervisant le désarmement de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) après les accords du Vendredi saint (1998).

Source : Agence France-Presse

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