Scène inhabituelle à Elig-Edzoa, un quartier populaire du 1er arrondissement de Yaoundé. En pleine nuit, la gendarmerie a récemment découvert une usine artisanale de fabrication de faux alcools.
L’opération coup de poing s’est déroulée dans une chambre à priori simple, mais transformée en atelier clandestin. Sur place, l’odeur forte et chimique envahit les lieux et les environs. Sur les étagères, des bouteilles de whisky et autres spiritueux, toutes de marques bien connues. Sous les lits, des caisses pleines, prêtes à l’expédition.
Après avoir forcé les portes, les gendarmes découvrent aussi des bouchons de contrefaçon, des faux timbres ainsi que des étiquettes falsifiées. Le chef du bureau spécial des recherches et enquêtes criminelles, Yoann Edimo, explique la méthode : « Ce vin est fabriqué à partir de sucre caramélisé et d’eau alcoolisée. Ce mélange donne un produit frelaté vendu dans les bars et snacks. »
Il faut redoubler de prudence
Sur place également, le commandant de légion de la gendarmerie du Centre, le colonel Désiré Joseph Nguélé, est présent. Il est aux côtés du commandant du groupement territorial du Mfoundi. Ensemble, ils saluent la coopération des habitants du quartier Elig-Edzoa car ce sont leurs signalements répétés qui ont permis l’intervention. Selon eux, cette descente a permis de prendre la mesure du danger. De nombreux produits vendus sans contrôle circulent dans plusieurs quartiers de la ville de Yaoundé. Les autorités appellent à la vigilance. Pour les consommateurs de vins et spiritueux, vérifier les étiquettes devient un geste essentiel avant toute consommation. «Il faut redoubler de prudence et vérifier si la bouteille provient d’Elig-Edzoa », insiste le colonel Désiré Joseph Nguélé.
L’enquête se poursuit pour remonter à la chaîne de distribution et d’autres descentes pourraient suivre. Ce coup de filet illustre une réalité inquiétante, la contrefaçon d’alcool gagne du terrain. Il faut rappeler que le 12 mai dernier, la douane camerounais avait démantelé un vaste réseau de contrefaçon. Elle avait saisi 450 bouteilles à Bonaberi dans la ville de Douala.