Fatigués des coupures d’électricité, la population du village de Memvele’e a manifesté ce 8 aout 2025 sur le barrage hydroélectrique. Ils disent même qu’ils pourraient quitter le Cameroun pour la Guinée équatoriale. Une façon de montrer à quel point ils se sentent oubliés par les autorités.
Ils ont envahi le site du barrage. Ce 8 août 2025, les habitants de Memvele’e dans la région du Sud ont décidé de hausser le ton. À bout des coupures de courant, ils dénoncent un scandale : le barrage voisin ne fournit même pas d’électricité à leur village. « Nous vivons dans le noir alors que le courant part ailleurs », déplore un manifestant tenant une pancarte en carton usé.
Sur d’autres pancartes, les slogans sont clairs : « Pas d’électricité, pas de route, pas de vote le 12 octobre. » Le paradoxe choque. Ce barrage alimente d’autres régions mais prive le village hôte d’un service aussi basique que l’électricité continue. Résultat : les habitants menacent de rompre symboliquement avec le Cameroun, et de rejoindre la Guinée équatoriale voisine.
« Si le Cameroun ne veut plus de nous, la Guinée équatoriale nous attend », lit-on sur l’une des pancartes brandies. Le mécontentement grandit dans ce village frontalier, passé de 200 à plus de 2500 habitants depuis la construction du barrage.
Cette croissance démographique rapide s’est faite sans accompagnement social suffisant, aggravant les frustrations des populations locales. Les coupures à répétition d’électricité sont devenues le déclencheur d’une colère longtemps contenue dans les foyers de Memvele’e.
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Une crise sociale ouverte
Le site d’information Actu Cameroun parle d’une crise sociale ouverte, alimentée par le sentiment d’abandon, malgré l’importance stratégique du site énergétique. La commune de Memvele’e semble dépassée, tandis que les autorités centrales n’ont pas encore officiellement réagi à cette mobilisation inédite. Sans réponse concrète, les habitants menacent de poser un acte fort : refuser le vote et tourner symboliquement le dos à l’État.