Faute d’avoir réglé près de deux milliards de Fcfa de cotisations, le Cameroun a été suspendu de l’Union africaine. Cette décision prive temporairement le pays de ses droits au sein de l’organisation panafricaine.
Le Cameroun ne participe plus pleinement aux travaux de l’Union africaine. Selon plusieurs sources diplomatiques, Yaoundé a été suspendu pour non-paiement de ses cotisations statutaires, dont le montant cumulé est estimé à près de deux milliards de Fcfa. Cette situation place le pays en infraction avec les règles financières de l’organisation continentale et entraîne automatiquement la perte de certains droits.
Concrètement, cette suspension empêche le Cameroun de prendre part aux votes et aux processus décisionnels de l’Union africaine. Le pays ne peut plus proposer de résolutions ni influencer les grandes orientations politiques et stratégiques du continent. Et ce, tant que l’État n’a pas apuré les arriérés. C’est une mise à l’écart temporaire certes, mais lourde de symboles pour un État longtemps considéré comme un acteur diplomatique majeur en Afrique centrale.
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Contexte de fragilité budgétaire
Comment expliquer qu’un acteur historique de l’intégration africaine en arrive à une telle situation ? La question de la gouvernance financière est désormais posée publiquement. Toutefois, il faut rappeler que cette décision intervient dans un contexte de fragilité budgétaire reconnue par les autorités camerounaises elles-mêmes. Le ministre des Finances Louis Paul Motazé avait récemment alerté sur les tensions croissantes pesant sur les finances publiques. Évoquant par ailleurs la possibilité d’un désengagement progressif de certaines organisations internationales à partir de 2026. La suspension par l’Union africaine apparaît ainsi comme un premier signal concret de ces difficultés.
Membre fondateur de l’Organisation de l’unité africaine, ancêtre de l’UA, le Cameroun voit aujourd’hui son image écornée sur la scène continentale. En l’absence de réaction officielle et détaillée, cette suspension pose la question des priorités budgétaires. Et appelle à une régularisation rapide, afin d’éviter un affaiblissement durable de la voix camerounaise au sein des instances africaines.
















