Absente des deux dernières Coupes du monde, l’Italie a connu une nouvelle terrible désillusion samedi avec sa chute en 8e de finale de l’Euro-2024 face à la Suisse (2-0) qui a surclassé des Azzurri sans surprise bien ternes, désorientés aussi par les changements constants de leur sélectionneur.
Il n’y a pas eu de deuxième miracle pour la Nazionale: sauvés d’extrême justesse de l’élimination dès la phase de groupes grâce à un but inscrit au bout du temps additionnel face à la Croatie (1-1), les champions d’Europe en titre n’ont cette fois pas réussi à se tirer d’affaires.
Renvoyée à la maison par une « Nati » qui ne l’avait plus battue depuis 31 ans, l’équipe de Luciano Spalletti a conclu l’Euro-2024 avec un piteux bilan d’une victoire, un nul, deux défaites, trois buts marqués et cinq encaissés.
Cette nouvelle humiliation a rejoint dans le livre noir de la Nazionale deux autres chapitres récents: le crash de San Siro (nul 0-0 contre la Suède, victorieuse à l’aller 1-0) et la déroute de Palerme (défaite 1-0 contre la Macédoine du nord) qui ont privé l’Italie des deux dernières phases finales de la Coupe du monde (2018, 2022).
Il y a bien eu entre-temps un deuxième sacre européen, en 2021, en prenant le meilleur en finale sur l’Angleterre à Wembley (1-1 a.p., 3 t.a.b. à 2).
Mais il fait figure de miracle pour une Italie rentrée dans le rang, en manque de talent, comme l’avait déjà montré sa défaite contre l’Espagne lors de son 2e match, sur un score (1-0) ne reflétant aucunement la différence abyssale entre les deux sélections.
– Démission surprise de Mancini –
Si le football italien des clubs a repris des couleurs, avec une finale des Ligue des champions, en 2023, perdue par l’Inter Milan et un sacre en Ligue Europa cette saison grâce à l’Atalanta, la Nazionale, quadruple championne du monde (1934, 1938, 1982, 2006) et double championne d’Europe (1968, 2021), ne fait plus peur.
Elle n’a pas été aidée par la démission surprise de Roberto Mancini l’été dernier parti en Arabie saoudite.
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Son successeur Luciano Spalletti a donc eu moins d’un an pour préparer cet Euro-2024.
Il a d’abord paré au plus pressé, à savoir remettre les champions d’Europe en titre sur les rails de la qualification après des éliminatoires mal débutées.
Son équipe a arraché son billet pour le tournoi allemand lors de la dernière journée des éliminatoires au terme d’un nul crispant (0-0) face à l’Ukraine, 3e du groupe avec le même nombre de points mais une différence de buts défavorable.
– Un meilleur buteur à dix buts –
Pour tenter d’imprimer sa marque, avec un football de possession comme il l’avait développé à Naples lors d’une saison 2022-23 étincelante, Spalletti a rajeuni la Nazionale et procédé à une large revue d’effectif avec 52 joueurs convoqués en moins d’un an.
Mais pour son premier rendez-vous majeur comme sélectionneur, Spalletti a tâtonné et modifié son système de jeu à chaque match !
Si Nicolo Barella a fait parfois illusion et si Gianluigi Donnarumma a évité le pire, notamment contre l’Espagne et la Croatie, ils sont bien les seuls à soutenir la comparaison avec les meilleurs joueurs du continent.
Assise du sacre européen de 2021, l’intraitable charnière Leonardo Bonucci-Giorgio Chiellini a laissé place à un duo bricolé pendant le tournoi formé d’Alessandro Bastoni et de Riccardo Calafiori (22 ans), suspendu contre la Suisse et remplacé par Gianluca Mancini, fautif sur le premier but suisse de Remo Freuler.
C’est dans le secteur offensif que l’Italie souffre le plus: son joueur le plus prolifique présent en Allemagne était Barella avec dix buts.
Ni Gianluca Scamacca ni Mateo Retegui, alignés tour à tour en pointe, n’ont fait mouche durant cet Euro. Trouver un buteur sera le chantier prioritaire de Spalletti s’il ne fait pas les frais de cette déroute.
Le temps presse: dès septembre, en phase de groupes de la Ligue des nations, l’Italie défiera la France, un membre du gotha européen dont elle s’éloigne inexorablement, avant le début des éliminatoires pour le Mondial-2026 sur le continent nord-américain qui semble bien loin pour les tifosi.
Source: Agence France-Presse