Entre recueillement et diplomatie, Trump optimiste. Le président américain a affirmé mardi qu’un accord pour Gaza était possible. Pendant ce temps, Israël honorait les victimes du 7 octobre, jour de l’attaque la plus sanglante de son histoire.
Dans un communiqué, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis la réalisation de tous les objectifs de la guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, à savoir la libération de « tous les otages » mais aussi « la destruction du pouvoir du Hamas ».
M. Trump, qui fait pression pour parvenir à un accord, a indiqué qu’une « équipe » américaine était impliquée dans les pourparlers indirects en cours, à Charm el-Cheikh en Égypte, entre négociateurs israéliens et du Hamas.
Ces discussions s’appuient sur le plan du président américain, dévoilé le 29 septembre. Il propose un cessez-le-feu, la libération des otages du 7 octobre contre des prisonniers palestiniens, le retrait progressif de l’armée israélienne de Gaza, et le désarmement du Hamas.
« Il y a une réelle chance que nous puissions faire quelque chose » au sujet d’un accord sur Gaza, a déclaré Donald Trump. « Nous voulons que les otages soient libérés immédiatement. »
Selon le chef de la diplomatie égyptienne Badr Abdelatty, Steve Witkoff, émissaire de Donald Trump, doit arriver mercredi en Égypte.
Les efforts s’intensifient. Mercredi, le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, rejoint les pourparlers. Ibrahim Kalin, chef du renseignement turc, sera également présent.
Présent en Egypte, le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya, a déclaré que le mouvement voulait des « garanties » de M. Trump et des médiateurs que la guerre à Gaza « finira une fois pour toutes ». « Nous ne faisons pas confiance » à Israël, a-t-il dit.
– « Espoir » –
Dans sa réponse au plan Trump, le mouvement islamiste palestinien a accepté de libérer les otages mais réclamé la fin de l’offensive israélienne et le retrait total israélien de Gaza. Il n’a pas mentionné son désarmement, point clé de la proposition.
M. Netanyahu soutient le plan. Mais il insiste : l’armée israélienne restera déployée dans la majeure partie de Gaza. Il exige aussi le désarmement du Hamas.
À Réïm, le site du festival Nova porte encore les traces du drame. Plus de 370 personnes y ont été tuées par les commandos du Hamas. Ce matin, à 06h29, des proches ont observé une minute de silence. C’est l’heure exacte où l’attaque a commencé, le 7 octobre 2023.
« Je suis venue pour elle. C’est ici qu’elle était en vie, avec Moshé, son fiancé. Ils ont été tués ce jour-là », confie Orit Baron, 57 ans, mère de Yuval Baron.
Non loin, dans Gaza, les tirs résonnent. L’artillerie tonne. Les explosions se succèdent. Depuis deux ans, l’armée israélienne poursuit son offensive, lancée en riposte le 7 octobre.
À Tel-Aviv, les Israéliens se sont rassemblés. La foule a envahi la « place des Otages ». Ce lieu, devenu emblématique, incarne la mobilisation pour libérer les captifs.
« C’est important de venir ici. Aujourd’hui, je peux ressentir l’espoir d’un vrai changement », dit Ana Komha, 47 ans.
Au parc Hayarkon, la commémoration s’est clôturée par un grand rassemblement. Plusieurs milliers de personnes étaient là. Aucun responsable politique n’avait été convié. Sur scène, anciens otages et proches de victimes se sont succédé. Des chansons ont ponctué cette soirée empreinte de recueillement.
– « Ils mentent tous » –
Le 7 octobre 2023, un déluge de roquettes s’abat sur Israël. Sous cette couverture, des milliers de combattants du Hamas franchissent la barrière de sécurité. Cette barrière, réputée infranchissable, longe Gaza, où le mouvement islamiste est au pouvoir depuis 2007.
Ils frappent les bases militaires. Puis, ils tirent à l’aveugle sur les routes. Enfin, ils pénètrent dans les maisons des kibboutz. Même les plus proches ne sont pas épargnés.
Côté israélien, l’attaque a entraîné la mort de 1 219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont toujours otages à Gaza dont 25 sont mortes selon l’armée.
D’abord, Israël a lancé une vaste offensive. Ensuite, les bombardements ont dévasté le territoire palestinien. Enfin, le ministère de la Santé du Hamas dénombre plus de 67 160 morts, dont une majorité de civils.
Un cadre du Hamas, Fawzi Barhoum, a qualifié mardi l’attaque du 7 octobre de « réponse historique à l’occupation » israélienne.
D’abord, les bombardements ont chassé les habitants. Ensuite, les camps de fortune ont débordé. Aujourd’hui, des centaines de milliers de déplacés survivent sans eau, sans soins, au milieu des ruines.
L’ONU a déclaré l’état de famine dans une partie de Gaza et ses enquêteurs affirment qu’Israël y commet un génocide. Des affirmations rejetées par Israël.
« Mon rêve est que cette guerre cesse dès maintenant », dit à Gaza Abir Abou Saïd. « Je ne fais plus confiance à personne. Les négociateurs israéliens comme le Hamas, ils mentent tous alors que nous mourons à chaque instant. »
Source: Agence France-Presse