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L’administration Trump en guerre idéologique contre l’Europe

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Les Européens découvrent l’ampleur du mépris à leur égard de l’administration Trump, qui semble lancée depuis deux mois dans une guerre idéologique contre ses partenaires historiques.

– Les Européens, des « profiteurs » –

Le 24 mars, une invraisemblable faille de sécurité révèle une déclaration particulièrement hostile aux Européens, lors d’une discussion en ligne sur les attaques américaines contre les rebelles houthis au Yémen.

Y participent notamment le vice-président américain, JD Vance, le ministre de la Défense, Pete Hegseth et un journaliste ajouté par erreur.

« Si tu penses qu’il faut le faire, allons-y. C’est juste que je déteste venir au secours des Européens encore une fois », écrit JD Vance à Pete Hegseth.

Le verbatim de la passe d’armes entre Zelensky, Trump et Vance

Ce dernier explique que des calculs sont en cours pour facturer les opérations américaines aux Européens, qui profiteraient d’un renforcement de la sécurité du transport de marchandises en mer Rouge, menacé par les attaques des Houthis contre des navires accusés de liens avec Israël.

« Je suis complètement d’accord, je déteste le comportement de profiteurs des Européens. C’est PATHETIQUE », répond le ministre.

– Munich: le discours hostile de JD Vance –

Le vice-président Vance est devenu le plus agressif fantassin de Donald Trump contre l’Europe.

Après s’être opposé à toute régulation européenne de l’intelligence artificielle à Paris le 11 février, sans daigner y écouter le discours de la présidente de la Commission européenne, JD Vance sidère les Européens trois jours après à Munich.

A la Conférence sur la sécurité, il les accuse d’étouffer la liberté d’expression et la liberté religieuse. Il les appelle à rompre le « cordon sanitaire » avec l’extrême droite et attaque les règles européennes en matière de libertés publiques, ainsi que les « pressions » des gouvernements européens sur « les réseaux sociaux au nom de la prétendue désinformation ».

Pour lui, la plus grande menace sur le Vieux Continent n’est « ni la Chine ni la Russie », mais le « renoncement de l’Europe à certaines de ses valeurs les plus fondamentales ».

– Le but de l’UE: « Entuber les Etats-Unis » –

Le 26 février, Donald Trump assène que la construction européenne, historiquement soutenue par Washington, a été décidée pour « entuber » les Etats-Unis, tout en brandissant la menace de droits de douane de 25%.

« J’aime les pays d’Europe. J’aime tous ces pays, vraiment, tous différents. Mais l’UE (Union européenne) a été conçue pour entuber les Etats-Unis. C’était l’objectif et ils y sont parvenus. »

Pour le président américain, l’Union européenne est avant tout une adversaire sur le plan commercial. Les Européens « peuvent tenter des représailles (commerciales), mais ça ne marchera pas », dit-il. « Il suffit que nous n’achetions plus rien, et si c’est ce qui se produit, nous gagnons. »

Donald Trump a reformulé mardi l’accusation, jugeant à son tour que les Européens étaient des « profiteurs ». « L’Union européenne a été absolument horrible avec nous », a-t-il insisté.

– Groenland: les Européens peuvent bien crier –

Depuis le jour de son investiture, Donald Trump martèle sa volonté d’annexer le Groenland, territoire autonome appartenant au Danemark, pays européen et allié au sein de l’Otan. « Je pense que cela va arriver », déclare-t-il le 13 mars.

« Comment allons-nous résoudre ce problème, assurer notre propre sécurité nationale? Si cela signifie que nous devons prendre plus d’intérêt territorial au Groenland, c’est ce que le président Trump va faire car, les Européens peuvent bien crier, il s’en moque, sa priorité est d’abord les intérêts des citoyens américains », a déclaré en février JD Vance sur Fox News, des propos qui ont refait surface dimanche.

« Un accord ou nous vous laissons tomber »: comment tout a dérapé entre Trump et Zelensky

Avant même l’entrée en fonction de son père, Donald Trump Jr s’était rendu sur le territoire arctique en tant que « touriste ». Vendredi, ce sera au tour du vice-président, qui y rejoindra son épouse, Usha Vance, et le conseiller à la Sécurité nationale, Mike Waltz. Aucun n’a été invité.

« Il s’agit d’une démarche amicale, pas d’une provocation », tempère Donald Trump.

Le Premier ministre sortant groenlandais dénonce toutefois une « ingérence extérieure », la Première ministre danoise une « pression inacceptable ».

– Ukraine: se passer des Européens –

Le 12 février, Donald Trump annonce avoir convenu lors d’une conversation téléphonique avec Vladimir Poutine d’entamer des négociations directes sur l’Ukraine.

Six jours plus tard, les premiers pourparlers américano-russes se déroulent à Ryad. Les Européens en sont absents. Tout comme lors des nouveaux pourparlers, dimanche et lundi, toujours en Arabie Saoudite.

Trois ans après l’invasion russe de l’Ukraine, les États-Unis de Donald Trump brisent un tabou: le 23 février à l’ONU, ils s’allient à Moscou contre les pays de l’Union européenne lors de votes sur le conflit ukrainien.

Ils poussent leur idée d’une paix rapide sans condamner Moscou, ni défendre les frontières de l’Ukraine.

Quand Paris et Londres envisagent une force de maintien de la paix en Ukraine, JD Vance raille sur Fox News que pour l’Ukraine, un accord économique américain serait « une meilleure garantie de sécurité que 20.000 soldats d’un pays quelconque qui n’a pas mené de guerre depuis 30 ou 40 ans ».

Source: Agence France-Presse

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