pixel

A Venise, un film choc pour « donner une voix » aux victimes de Gaza

Date:

Pages jaunes
Trans Afrique

Avec « The Voice of Hind Rajab », film ovationné mercredi à Venise sur une fillette palestinienne tuée à Gaza en janvier 2024 par l’armée israélienne, la Mostra tient son film-événement.

La projection officielle a déclenché une ovation de 23 minutes. Des spectateurs ont brandi des drapeaux palestiniens. Des slogans ont résonné dans la salle du palais des festivals. L’émotion collective a marqué les esprits. Un journaliste de l’AFP a constaté cette scène chargée de symboles.

L’équipe du film composée d’acteurs palestiniens a terminé en larmes. Deux heures plus tôt, vêtus de noir et brandissant une photo d’Hind Rajab, les acteurs et la réalisatrice avaient foulé le tapis rouge, accompagnés du couple hollywoodien formé par Rooney Mara et Joaquin Phoenix, producteurs exécutifs.

« Ils sont là pour soutenir le film. Je suis très heureuse, je n’aurais jamais pensé que cela serait possible », a affirmé la réalisatrice à la presse.

– La voix d’Hind Rajab bouleverse la Mostra de Venise –

Le cœur du film repose sur les enregistrements poignants de l’appel à l’aide d’Hind Rajab. Ces échanges, captés par le Croissant-Rouge palestinien, témoignent de l’angoisse d’une fillette piégée sous les tirs. Diffusés après sa mort, ils ont bouleversé l’opinion publique à l’échelle internationale. Le film transforme ces instants tragiques en mémoire sonore, insoutenable mais nécessaire. Il donne une voix à Hind, devenue symbole de l’innocence fauchée par la guerre.

« Lorsque j’ai entendu pour la première fois la voix d’Hind Rajab, il y avait quelque chose de plus que sa voix. C’était la voix de Gaza qui appelait à l’aide et personne ne pouvait entrer », a affirmé Kaouther Ben Hania.

En lice pour le Lion d’or, le film confirme la dimension politique de la 82e Mostra, marquée par une manifestation de plusieurs milliers de personnes samedi pour exhorter le festival à prendre clairement position contre les actions d’Israël dans la bande de Gaza, dévastée par la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien.

– « Fort impact » –

« Nous voyons que, partout dans le monde, les médias présentent les morts à Gaza comme des dommages collatéraux. Mme Ben Hania souligne l’importance vitale de l’art face à l’horreur. Elle dénonce une réalité profondément déshumanisante. Pour elle, le cinéma et les formes d’expression permettent de redonner une voix, un visage, une dignité aux victimes invisibles. Son engagement artistique devient un acte de résistance. À travers The Voice of Hind Rajab, elle transforme la douleur en mémoire, et la mémoire en appel universel.

Le directeur de la Mostra, Alberto Barbera, avait prévenu en juillet que le film aurait « un fort impact sur le public ».

Hind Rajab, 5 ans, a été retrouvée morte dans une voiture criblée de balles à Gaza. Elle avait passé des heures au téléphone avec le Croissant-Rouge palestinien. L’appel a eu lieu le 29 janvier 2024, dans un moment de détresse extrême. Le véhicule, ciblé par des soldats israéliens, transportait sa famille. Son décès a bouleversé l’opinion publique et relancé les débats sur la protection des civils. Son histoire est devenue un symbole du drame vécu par les enfants de Gaza.

La réalisatrice a raconté sur Instagram qu’elle avait entendu presque par hasard les extraits des appels à l’aide d’Hind Rajab et contacté le Croissant-Rouge.

« J’ai longuement parlé avec la mère de Hind, avec les personnes qui étaient [avec elle] à l’autre bout du fil, ceux qui ont essayé de l’aider. J’ai écouté, j’ai pleuré, j’ai écrit », a ajouté la Franco-Tunisienne de 48 ans, qui a obtenu le consentement de la famille.

– En route pour les Oscars ? –

Le film dure 1 h 30. Il se déroule dans le centre d’appel du Croissant-Rouge. L’histoire se joue entre urgence humanitaire et contraintes sécuritaires. Les opérateurs veulent sauver une fillette en détresse. Mais ils doivent respecter les protocoles pour ne pas exposer les sauveteurs. La tension dramatique repose sur ce dilemme moral et opérationnel.

L’acteur Amer Hlehel raconte que l’équipe a pleuré chaque jour pendant le tournage. Motaz Malhees confie que le film l’a replongé dans son enfance à Jénine, en Cisjordanie. Tous deux soulignent l’intensité émotionnelle du projet. Le tournage a réveillé des souvenirs douloureux mais porteurs de sens. Le film incarne une mémoire collective marquée par la guerre et la résilience.

En plus du couple Phoenix/Mara, The Voice of Hind Rajab bénéficie du soutien de Brad Pitt. De plus, les réalisateurs Alfonso Cuaron et Jonathan Glazer (La Zone d’intérêt) comptent parmi les producteurs exécutifs. Grâce à cet appui prestigieux, le film réunit plusieurs figures majeures du cinéma international. Ensemble, elles portent un projet profondément engagé, à la fois artistique et politique.

Wissam Hamada, mère d’Hind Rajab, s’est exprimée depuis Gaza-ville. Elle espère que le film consacré à sa fille aidera à mettre fin à la guerre. Son souhait : sauver les autres enfants de Gaza. Elle a partagé ce message d’espoir lors d’un appel téléphonique avec l’AFP. Son témoignage incarne la douleur et la résilience des familles civiles.

– Mort d’une fillette à Gaza –

L’armée israélienne n’a pas lancé d’enquête formelle. Elle affirme que la mort de la fillette est encore en cours d’examen. Cette déclaration a été faite à l’AFP. Les circonstances précises restent floues. L’affaire suscite de vives réactions sur le plan humanitaire.

L’incident fait l’objet d’un examen approfondi. Il est étudié par le mécanisme d’évaluation de l’état-major général. Cet organe est professionnel et indépendant. Il se charge d’analyser les incidents exceptionnels liés à la guerre. L’armée examine activement l’incident et affirme avoir atteint un stade avancé de l’enquête.

Le film a été présenté à Venise. Il poursuivra sa tournée à Toronto, Londres, Saint-Sébastien et Busan. La Tunisie l’a sélectionné pour les Oscars. Il concourt dans la catégorie du meilleur film international. Sa reconnaissance internationale ne cesse de grandir.

L’attaque du 7 octobre a fait 1 219 morts en Israël. La majorité des victimes étaient des civils. Le chiffre provient d’un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. 251 personnes ont été enlevées le 7 octobre. 47 sont encore retenues à Gaza. Parmi elles, 25 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne. Ce chiffre souligne l’ampleur du drame humain. La libération des otages reste une priorité nationale. Leur sort continue de mobiliser l’opinion publique israélienne. Ce bilan souligne la gravité du drame humain toujours en cours.

La campagne israélienne a fait au moins 63 633 morts à Gaza. La majorité des victimes sont des civils. Le chiffre provient du ministère de la Santé de Gaza. Ce ministère est placé sous l’autorité du Hamas. L’ONU juge ces données globalement fiables. Le nombre de combattants tués n’est pas précisé.

Source : Agence France-Presse

- Pub -
Pages jaunes

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Partager :

spot_imgspot_img

Populaires

Dans la même catégorie
Associé

L’ex-ministre égyptien Khaled el-Enany désigné à la tête de l’Unesco

Le Conseil exécutif de l'Unesco a désigné lundi l'Egyptien...

La star du hip-hop P. Diddy condamnée à plus de 4 ans de prison

Condamnation de P. Diddy pour violences sexuelles : le...

P. Diddy, du bling bling à la chute

P. Diddy, ex-star du hip-hop, a longtemps brillé :...

Combinaisons, sel et rayures : les looks phares de la Fashion Week de Milan

La Fashion Week de Milan s’achève en apothéose. Les...