Les quantités de cigarettes et de cigares entrées au pays sont encore plus importantes, malgré une taxation plus élevée.
Les données fournies par l’Institut national de la statistique (Ins) révèlent que « les importations de cigares et autres cigarettes ont culminé à 2 189,5 tonnes en 2023, pour une dépense totale d’un peu plus de 14 milliards Fcfa», des informations contenues dans le rapport de cet organisme sur le commerce extérieur du Cameroun en 2023. L’institut fait une échelle de comparaison par rapport aux importations effectuées au cours de l’année 2022.
Selon l’Ins, «en 2022, les importations de cigares et cigarettes ont coûté au Cameroun 17,2 milliards Fcfa, pour une cargaison globale de 2 425,4 tonnes de produits. Entre les deux périodes, les achats de cigares et cigarettes effectués par les commerçants camerounais à l’extérieur des frontières nationales sont en baisse de 236 tonnes en volume, correspondant à 9,7% en valeur relative, et de 3,1 milliards Fcfa en numéraire, ce qui révèle une baisse de 18% en valeur relative», lit-on.
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Au-dessus de la barre des 2 000 tonnes
Un constat est tout de même fait par les experts qui relèvent qu’en 2022 et 2023, « les achats de cigares et cigarettes par le Cameroun sur le marché international sont restés au-dessus de la barre des 2 000 tonnes, après avoir culminé à 1 743 tonnes, pour 11,2 milliards Fcfa de dépenses en 2021», nous fait-on comprendre en révisant la loi de finances 2020, dans le chapitre des droits d’importation sur certains produits comme les cosmétiques et les tabacs et plus précisément, les tabacs bruts, les cigares et les cigarettes. Pour ce qui a concerné les tabacs, un taux de droits d’accises de 30% a été institué. Mais malgré cette taxation assez rude, il y a simplement un rebond des importations des cigares et cigarettes au Cameroun en 2022 avant le net recul de 18% en 2023.
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Facile donc de comprendre la détermination des commerçants à satisfaire une demande locale de plus en plus forte. En vérité « les camerounais fument autant qu’ils consomment de l’alcool. Si on ajoutait aux chiffres officiels, les quantités importantes de la contrebande, on pouvait atteindre la barre de 5000 tonnes et plus», dit Nasser Ebolo, expert en intelligence économique.