Sur la pelouse d’Elche, promu insolent, le Real Madrid a vacillé. Deux fois mené, deux fois contraint de courir derrière son destin, il a senti le souffle de la crise planer. Mais, dans l’urgence, les Madrilènes ont trouvé les ressources pour arracher un nul (2-2) : un sursis royal qui leur évite la chute.
Ce point arraché dans la tempête n’est pas qu’un chiffre. Il incarne la survie, le refus de l’effondrement. Grâce à lui, Madrid reprend la première place, abandonnée la veille à Barcelone, triomphant face à Bilbao (4-0).
La Liga s’impose comme un duel de titans. Barcelone avance avec assurance. Madrid s’accroche avec rage. Ce nul ne se résume pas à un match : il incarne une lutte pour l’équilibre. Entre chute annoncée et renaissance différée, la tension reste intacte. Mais pour le Real, tout est déjà à refaire.
– Le Real vacille, Barcelone resserre l’étau –
Le Real, colosse aux 32 points, pensait au soir du Clasico avoir scellé son règne, fort d’un avantage de cinq unités. Illusion vite dissipée : Barcelone revient, souffle au cou, réduit l’écart à une seule longueur.
Ce troisième match sans victoire agit comme un présage : la fragilité d’un empire qui croyait dominer, désormais contraint de vivre chaque semaine sous l’ombre obsédante de son rival éternel.
Plus qu’un classement, c’est une lutte de survie, où chaque faux pas menace de transformer l’ascendant en chute.
Opportuniste après un cafouillage, Jude Bellingham, servi en retrait par Mbappé, a égalisé sur le gong (87e, 2-2). Quelques minutes plus tôt, le promu avait repris l’avantage grâce à une frappe limpide du gauche d’Alvaro Rodriguez (84e, 2-1), pur produit du Real.
Dean Huijsen a relancé les Merengues sur corner (78e, 1-1). Il a répondu à l’ouverture du score d’Aleix Febas (53e, 1-0), lui aussi formé à la Maison Blanche.
Cette prestation insuffisante accentue la pression sur Xabi Alonso. L’entraîneur madrilène avait choisi de faire tourner, à trois jours du déplacement à Athènes pour défier l’Olympiakos en Ligue des champions.
Le Real reste trop dépendant des fulgurances de Mbappé. Mbappé a buté sur Iñaki Peña, gardien prêté par le Barça (30e, 33e). La star française reste muette pour la troisième rencontre consécutive, malgré un début de saison record.
– L’Atlético s’arrache aussi à Getafe –
À l’approche du duel européen face à l’Inter, l’Atlético Madrid a joué avec le feu. Dans l’autre derby madrilène, face à Getafe, l’Atlético a vacillé avant de s’imposer en fin de match (1-0).
Ce succès arraché dans la douleur ne suffit pas à dissiper les doutes : l’équipe reste fragile, en quête de constance, sous la pression de la course au titre et du rendez-vous continental imminent.
Longtemps bloqués par la défense compacte de Getafe, les Colchoneros ont fini par trouver l’ouverture. À la 83e minute, une remise de Raspadori a été détournée dans son propre but par Domingos Duarte, qui tentait d’intervenir devant Griezmann (1-0).
Cinquième victoire de rang pour l’Atlético. Avec 28 points, les Colchoneros restent 4e, à une longueur de Villarreal (29 points), toujours en course pour le titre.
Dans l’après-midi, le Betis Séville a trouvé son salut dans le retour de son maître à jouer. Isco, absent depuis plus de trois mois, a signé son retour par une offrande lumineuse pour Valentin Gomez, auteur de l’égalisation (1-1).
Face à Gérone, englué dans ses difficultés (18e, 11 points), ce geste n’est pas seulement une passe : il symbolise la renaissance d’un meneur et l’espoir d’un collectif qui refuse de céder. Le Betis (5e, 21 points) reste ainsi accroché à la course, porté par l’éclat retrouvé de son chef d’orchestre.
À 33 ans, l’international espagnol a été honoré avant le coup d’envoi par un tifo célébrant sa prolongation jusqu’en 2028.
Après avoir accroché le Real Madrid avant la trêve (0-0), le Rayo Vallecano (13e, 16 points) a signé un deuxième nul sur le même score à Oviedo (20e, 9 points), lanterne rouge du championnat.
Source: Agence France-Presse
















