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Côte d’Ivoire: Report de la manifestation de l’opposition sous pression préfectorale

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Report de la manifestation de l’opposition : sous pression, les leaders ivoiriens renoncent à défiler dans les rues d’Abidjan. Prévue pour dénoncer les violences liées à la présidentielle d’octobre, la marche a été suspendue vendredi. En cause : une interdiction préfectorale stricte. Ce recul illustre un climat politique verrouillé, où chaque prise de parole devient un acte de résistance.

À travers ce recul, c’est toute une symbolique qui se joue : celle d’une opposition muselée, d’une démocratie sous tension et d’un pouvoir qui verrouille la rue pour mieux contrôler le récit.

Le vote du 25 octobre s’est déroulé sans heurts dans la plupart des régions. Mais des violences ont éclaté ailleurs. Et le climat politique restait tendu.

Le bilan humain du scrutin d’octobre divise. Officiellement, une dizaine de morts. L’opposition parle d’une trentaine. Les chiffres masquent la répression. Les autorités ont emprisonné plus de cent personnes pour avoir défié l’interdiction.

Le pouvoir frappe vite. Et fort. Ces condamnations, loin d’être anecdotiques, incarnent la crispation d’un pouvoir qui verrouille la rue et sanctionne la voix dissidente. Chaque peine prononcée devient le symbole d’un espace démocratique qui se rétrécit.

L’opposition dénonce des exclusions. La justice a écarté plusieurs de ses figures, dont Laurent Gbagbo. En parallèle, Alassane Ouattara a brigué un quatrième mandat. Alassane Ouattara a remporté l’élection. Il a été réélu avec près de 90 % des voix.

Elle avait appelé à une marche, samedi, mais a finalement annoncé son report « à une date ultérieure ».

– Libertés publiques en question –

Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) renonce à battre le pavé. Officiellement, il invoque la tenue d’obsèques à Yamoussoukro, en hommage aux victimes tombées durant la période électorale.

Mais derrière ce report, c’est une autre réalité qui se dessine : celle d’un parti contraint de suspendre sa voix, dans un climat où la mémoire des morts devient le dernier espace d’expression autorisé.

Le deuil remplace la marche, et la capitale devient le théâtre silencieux d’une contestation empêchée. Les autorités avaient interdit la manifestation. Vendredi, le préfet d’Abidjan l’a rappelé fermement.

Le couperet est tombé. Par un communiqué sans appel, le préfet Koua Andjou a scellé le sort des rassemblements politiques : deux mois d’interdiction sur tout le territoire, sauf pour les événements liés au processus électoral.

Derrière cette décision, une volonté claire : neutraliser la rue, contenir la contestation, verrouiller l’espace public. Le message est limpide — dans cette séquence politique, toute voix dissidente hors des urnes devient une menace à contenir.

Le 17 octobre, l’État a serré la vis. Les ministères de l’Intérieur et de la Défense ont interdit pour deux mois toute manifestation politique. Le pouvoir fait le tri. Il interdit les rassemblements. Seuls les partis en lice pour la présidentielle échappent à la sanction.

– L’ordre avant tout –

Le ton se durcit. Le préfet d’Abidjan ne laisse aucune place au doute : les organisateurs doivent se plier à l’arrêté. À défaut, ils s’exposent à des représailles. Car désobéir, c’est défier l’autorité de l’État.

Et ce défi, dans un contexte déjà inflammable, pourrait faire basculer la rue dans le chaos. L’avertissement sonne comme un ultimatum : l’ordre avant tout, même au prix du silence.

L’opposition ivoirienne dénonce régulièrement un manque de liberté d’expression. Le pouvoir répond qu’il interdit les manifestations qui risquent de troubler l’ordre public.

Jeudi, Damana Pickass a été inculpé. Ce cadre du parti de Laurent Gbagbo est accusé de plusieurs faits graves. Donc des actes qualifiés de terroristes, liés à la présidentielle. Il a été placé sous mandat de dépôt.

Cela fait suite à une série d’arrestations de plusieurs membres de partis politiques d’opposition ces derniers mois.

Dénoncées par ces partis, elles n’ont, selon les autorités, aucun lien avec l’appartenance politique. Le pouvoir assure également que les personnes arrêtées font toutes l’objet de procédures d’enquête régulières.

Source: Agence France-Presse

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