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Italie: ouverture du procès d’une ONG secourant des migrants, une première

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Procès ONG migrants : Mediterranea Saving Humans devant la justice italienne, une première historique. Mardi, six membres de l’ONG italienne Mediterranea Saving Humans ont comparu devant le tribunal de Raguse. Ils sont poursuivis pour « association criminelle en vue de favoriser l’immigration illégale ». Ce procès ONG migrants marque une première en Italie : jusqu’ici, aucune procédure similaire n’avait franchi le seuil du tribunal. L’affaire cible une organisation civile engagée dans le sauvetage de migrants en Méditerranée. Elle cristallise un tournant judiciaire et politique, où la solidarité en mer devient objet d’accusation.

L’ONG Mediterranea Saving Humans est sous le feu des accusations. Ses membres auraient reçu de l’argent du géant danois Maersk. En cause : le transfert de migrants bloqués sur un cargo vers l’Italie. Le versement de 125 000 euros soulève des soupçons. L’affaire s’est ouverte devant le tribunal de Raguse. Elle relance le débat sur le rôle des ONG en Méditerranée.

– La solidarité en mer face à la justice italienne –

Six membres de Mediterranea Saving Humans sont jugés à Raguse. Parmi eux : Luca Casarini, cofondateur de l’ONG, et Pietro Marrone, commandant du Mare Jonio. Le médecin de bord et plusieurs membres d’équipage sont également poursuivis. L’accusation : association criminelle pour immigration illégale. Le procès s’annonce emblématique.

La défense insiste : c’est une première en Italie. Jusqu’ici, aucun procès similaire n’a abouti. Toutes les tentatives ont échoué, soit avant, soit pendant les audiences préliminaires. Cette fois, l’affaire va jusqu’au tribunal. Le signal est clair : la solidarité en mer est désormais sous surveillance.

MSH dénonce une accusation absurde. Cinq ans après les faits, le débat public commence enfin. L’ONG veut rétablir la vérité. Elle défend la légitimité du sauvetage en mer. Pour elle, le procès doit viser ceux qui laissent mourir. Pas ceux qui secourent.

En septembre 2020, Mediterranea a agi. L’ONG a transféré 27 migrants sur son navire Mare Jonio. Ces 27 migrants ont attendu plus d’un mois à bord du Maersk Etienne, sans port d’accueil. Le cargo, conçu pour transporter du pétrole, est devenu un refuge improvisé.

Malte et l’Italie ont refusé de les débarquer. L’urgence humanitaire s’est aggravée jour après jour. Le transporteur danois les avait secourus. Mais Malte et l’Italie ont refusé de les accueillir. L’ONG a pris le relais. Elle a assuré les soins et obtenu un port sûr.

Quand la mer devient tribunal : l’humanitaire face aux frontières de l’État –

L’accusation cible le mobile financier. Elle évoque un versement de 125 000 euros. Maersk aurait payé Idra, société liée à MSH, plusieurs mois après le sauvetage. Pour le parquet, ce transfert n’est pas neutre. Il suggère une contrepartie déguisée. Le débat est lancé.

Maersk se défend. Dans un communiqué de 2021, le groupe affirme avoir versé 125 000 euros à Mediterranea plusieurs mois après l’opération. Objectif : couvrir une partie des coûts.

Maersk affirme qu’aucune contrepartie n’a été négociée avant ou pendant l’opération. Le versement est présenté comme un acte de solidarité, destiné à soutenir le secours civil en mer. L’entreprise défend une logique de responsabilité morale, face à l’inaction des États. L’accusation conteste.

Maersk avait lancé plusieurs appels à l’aide. Les autorités les ont ignorés. À bord, la situation est devenue critique. Les migrants étaient bloqués depuis plus d’un mois. L’équipage a alerté sur l’urgence humanitaire. Le silence institutionnel a aggravé la détresse.

– Le prix du secours –

Pour MSH, le versement est clair. Il s’agit d’un don transparent. Maersk Tankers l’a effectué en soutien au secours civil en mer. L’ONG rejette toute idée de contrepartie. Elle défend la légitimité de son action. Le débat reste ouvert.

Mardi, la défense a contesté les écoutes. L’avocat Fabio Lanfranca dénonce leur portée. Elles visent des avocats, des journalistes, des évêques et même des parlementaires. Pour lui, ces interceptions violent les droits fondamentaux.

Le tribunal entre dans le vif du sujet. Les lignes de défense et d’accusation s’affrontent. Chaque argument redéfinit les contours du droit face à l’urgence humanitaire.

La justice tiendra la prochaine audience le 13 janvier.

Depuis 2022, Giorgia Meloni cible l’immigration clandestine. Son gouvernement ultraconservateur durcit les règles. Objectif : bloquer les arrivées par la Méditerranée. Plusieurs décrets restreignent les secours en mer. Les ONG sont sous pression. La ligne politique est claire : dissuasion et contrôle.

Source: Agence France-Presse

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