Issa Tchiroma Bakary a récemment dévoilé à Jeune Afrique son plan de « refondation » : un gouvernement de transition de cinq ans pour « réparer » le pays.
Le président du Front pour le salut national du Cameroun (Fsnc), Issa Tchiroma Bakary, a présenté à Jeune Afrique son « Manifeste de transition ». Il explique comment il veut transformer profondément les institutions et restaurer la confiance des citoyens dans le pays. Le projet prévoit un gouvernement de transition de cinq ans. Il veut « réparer » un pays qu’il juge « brisé » par des décennies de gouvernance autoritaire.
Tchiroma s’adresse directement au président sortant Paul Biya : « Vous avez gouverné 43 ans, je viens pour reconstruire ce que vous avez détruit. » Il défend aussi son intégrité face aux accusations d’enrichissement : « Si j’avais volé quoi que ce soit, cela se saurait. »
Tchiroma a déclaré à TV5 Monde qu’il veut nommer Maurice Kamto comme Premier ministre. Selon lui, Kamto joue un rôle essentiel pour la transition démocratique et conserve un rendez-vous avec l’histoire du pays. Cette démarche rapproche deux figures majeures de l’opposition pour renforcer l’unité et la crédibilité de la transition.
Le programme propose plusieurs axes. Tchiroma veut instaurer un dialogue national inclusif pour apaiser les tensions et renforcer la cohésion sociale. Il souhaite réviser la Constitution pour limiter les mandats présidentiels et instaurer un système politique plus démocratique.
Il prévoit d’accroître les pouvoirs des collectivités territoriales pour améliorer la gestion locale et impliquer davantage les citoyens.
Restaurer la confiance
Le gouvernement mettra en place des mécanismes transparents pour restaurer la confiance des citoyens et garantir une gouvernance efficace. Tchiroma veut diversifier l’économie, en développant l’agriculture, l’industrie et les technologies, afin de créer des emplois et réduire la pauvreté. Cette proposition suscite des réactions partagées dans l’opposition et la société civile.
Certains saluent l’initiative comme un pas vers un changement nécessaire. D’autres doutent de la faisabilité de la transition. À moins d’un mois du scrutin prévu le 12 octobre, l’appel de Tchiroma et son ouverture vers Kamto montrent les fractures de l’opposition.
Ces tensions soulèvent des questions sur la capacité du Cameroun à opérer un changement démocratique profond et crédible.
