Le célèbre humoriste camerounais Narcisse Kouokam est décédé ce dimanche 10 août 2025, au CHU de Yaoundé.
On l’appellera désormais « Honorable » dans les cieux. Car plongé dans le coma depuis 18 jours, Narcisse Kouokam n’a pas survécu aux complications d’une opération chirurgicale. « Il était 2h du matin quand il a rendu l’âme », confie son fils Franklin Kouokam sur une chaine de télévision privée. « Papa a été opéré. Les complications qui ont suivi cette opération l’ont plongé dans le coma. Il en est mort. »
Le Cameroun perd ainsi l’un de ses pionniers de l’humour moderne. Depuis les années 90, Narcisse Kouokam a marqué les esprits avec ses spectacles incisifs et engagés. Sa pièce culte, « Le match d’or de l’année », mêlait satire politique et finesse comique. Il y caricaturait, avec subtilité, les figures politiques camerounaises en pleine époque du retour au multipartisme. Son humour, parfois mordant, n’a jamais basculé dans la vulgarité. Narcisse Kouokam faisait réfléchir autant qu’il faisait rire. « Il ne s’agissait pas juste de rire, mais il était aussi question de réfléchir sur notre condition », écrit Annie Payep.
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« Appelez-moi honorable »
Avec des titres devenus cultes comme « Le match Nord-Sud », « Téléphone circulaire », « Ahmed au Paradis », « Mbongo Tchobi », ou encore « Appelez-moi honorable », il a fait rire à pleurer des générations entières. « Il faisait pleurer de rire, avec le flot des larmes qui coulaient sur la peinture sociale des hommes politiques », résume le journaliste Martin Camus MIMB. « Ce n’était pas un comédien. C’était un musée d’art contemporain. »
Narcisse Kouokam était né le 29 mars 1962 à Bafoussam. Il découvre la scène très jeune, à l’école publique de Tsinga à Yaoundé, avec un sketch intitulé « L’homme pressé », présenté lors d’une fête de la jeunesse. En 2019, il célébrait ses 35 ans de carrière. Depuis, il apparaissait de moins en moins en public. Il ne remontera plus sur scène.
Ses collègues, comme Moustik le Karismatik ou Dave K. Moktoï, saluent un mentor. Narcisse Kouokam laisse derrière lui une œuvre forte et intemporelle. Il fera désormais rire les anges.