Lors des obsèques du brillant avocat, Me Yondo Black, ce week end à Douala, le barreau a tenu à lui rendre un vibrant hommage.
Le 16 octobre 2025, le barreau du Cameroun et même d’ailleurs apprenaient la disparition de Me Yondo Black à l’âge de 87 ans. Au cours des obsèques organisées à Douala le week end dernier, un hommage mérité a été rendu à ce fervent défenseur de la démocratie.
Lesquelles obsèques ont coïncidé avec la célébration du 77e anniversaire de la journée internationale des droits de l’Homme. Drôle de coïncidence pour ce fervent défenseur des droits humains et politiques.
Pour le bâtonnier de l’ordre des avocats, « nous avons décidé au barreau du Cameroun de dédier la journée à cet homme, de rendre hommage au bâtonnier Yondo Black de regretté mémoire ». Selon Me Mbah Eric Mbah , « Il n’est pas possible d’écrire l’histoire politique du Cameroun sans inscrire au premier rang Me Yondo Black ; de la même manière, l’on ne peut écrire l’histoire du Barreau du Cameroun sans mentionner son nom, alors il mérite l’hommage que nous lui donnons en cette occasion solennelle ».
Situation des droits de l’homme
Saisissant l’occasion, le président de l’ordre des avocats a jeté un regard critique sur la situation des droits de l’homme au Cameroun. Non sans dénoncer la disparition en détention de Georges Anicet Ekane, président-fondateur du Manidem.
Pour sa part, l’ex bâtonnier Patrice Monthe salue l’initiative du barreau, « Vous venez de faire revivre l’âme de l’avocat en prenant cette initiative courageuse, opportune et non moins osée », déclare le président de la conférence des anciens bâtonniers du Cameroun.
Lui qui affirme avoir vécu des moments intenses avec le disparu durant leurs pérégrinations professionnelles au Cameroun et l’étranger. « Que dire du bâtonnier Yondo Mandengue Black ! J’ai envie de vous dire, qu’un guerrier s’en est allé, qu’une icône a disparu, qu’un juriste émérite s’est épanoui, et lorsque nous regardons devant nous, nous avons le sentiment de vivre le vide », confie-t-il.
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Figure majeure de la démocratie
Me Yondo Mandengue Black s’est éteint le 16 octobre 2025 à Douala. L’ex Bâtonnier du Barreau du Cameroun (1982–1986) était une figure majeure du mouvement démocratique des années 1990. Cette voix libre du monde judiciaire fut un Juriste d’exception.
Les camerounais retiennent de lui qu’il a marqué son temps par son courage civique, sa défense acharnée des libertés et son exigence d’un État de droit. Il a également été le premier avocat à recevoir le titre d’« avocat honoraire » au Cameroun (6 juillet 2024).
Militant de l’alternance et des droits fondamentaux, il fut condamné en 1990 à trois ans d’emprisonnement à la suite du « procès Yondo », épisode qui catalysa une large mobilisation en faveur des libertés publiques. Beaucoup le considèrent, à ce titre, comme un « père » ou un précurseur de la liberté d’expression au Cameroun.
















