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Médecins et enseignants : Les piliers du pays à bout de souffle ?

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Médecins en démission, enseignants en grève… Le 9 juillet 2025, la députée Nourane Foster lançait un cri d’alerte sur Facebook. Face à une crise silencieuse mais profonde, peut-on encore éviter l’asphyxie ?

« Aujourd’hui, 8 médecins sur 10 au Cameroun cherchent à quitter le pays ou à démissionner simplement. » C’est par cette déclaration alarmante que la députée Nourane Foster a secoué les réseaux sociaux, le 9 juillet 2025. En quelques lignes, elle dresse un tableau sombre d’un Cameroun à bout de souffle, où les élites médicales, éducatives et économiques songent massivement à l’exil ou à l’abandon.

Au-delà de l’émotion suscitée, ses mots pointent une réalité que de nombreux citoyens vivent au quotidien : un sentiment de blocage, d’essoufflement, voire de rupture. Faut-il y voir un simple coup de communication politique ou le signal légitime d’un malaise structurel profond ?

Médecins en fuite : les raisons d’un exode alarmant

L’alerte est sérieuse. Un ancien rapport de l’Ordre national des médecins du Cameroun estimait à 5 000 le nombre de praticiens camerounais exerçant à l’étranger. Et selon plusieurs témoignages et analyses de terrain, le nombre de médecins cherchant à migrer vers le Canada, la France ou les pays du Golfe est en constante augmentation.

Les raisons sont multiples : salaires bas, conditions de travail précaires, équipements hospitaliers insuffisants, surcharge des services, et surtout, un sentiment d’abandon. Un médecin généraliste exerçant à Douala, sous couvert d’anonymat, témoigne :

« Nous sommes formés avec rigueur, mais une fois sur le terrain, tout devient décourageant. On travaille sans matériel, dans des hôpitaux surpeuplés. Et nos salaires n’évoluent presque pas. »

La fuite des cerveaux dans le secteur de la santé n’est pas nouvelle, mais elle atteint aujourd’hui des proportions préoccupantes. Elle affaiblit davantage un système déjà sous pression, notamment depuis la pandémie de covid-19.

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Enseignants épuisés : entre colère sociale et résignation

Bien avant les médecins, ce sont les enseignants qui ont cristallisé la colère sociale. Le mouvement « On a trop supporté », initié en 2022, reste un symbole fort. Les revendications concernaient les salaires impayés, la titularisation, les retraites et les conditions d’enseignement.

Beaucoup d’enseignants disent avoir perdu espoir dans l’État, continuant d’exercer par devoir plus que par conviction. Dans les écoles publiques, les moyens manquent : classes surchargées, matériel pédagogique insuffisant, encadrement absent.

Les jeunes enseignants, souvent en attente d’intégration pendant plusieurs années, cumulent précarité et fatigue morale. L’absence de réponse structurelle aux revendications a installé un sentiment de résignation durable. Et pourtant, c’est sur ces enseignants que repose en grande partie l’avenir du pays.

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