Cela fait 728 jours que le corps de l’animateur radio Martinez Zogo est gardé à la morgue de l’Hôpital central de Yaoundé.
Il a été retrouvé mort le 22 janvier 2023 à une quinzaine de kilomètres au Nord-Est de la capitale camerounaise. La famille du défunt reste dans l’impossibilité d’organiser des obsèques, si l’on s’en tient aux dires des avocats. « Le corps de Martinez Zogo, c’est le corps du délit. En ce sens, le tribunal a besoin de ce corps », explique Me Calvin Job. Il l’a dit au sortir de l’audience du 13 janvier 2025.
Ainsi donc, le procès, ouvert devant le Tribunal militaire en mars 2024, suit son cours. Mais pas au rythme souhaité par Me Calvin Job. On se rappelle qu’il y a quelques mois, il avait soulevé les multiples renvois du procès. « Cette lenteur ralentit aussi le processus d’inhumation », faisait-il remarquer.
Procéder à une nouvelle autopsie
Assassinat de Martinez Zogo: le Snjc exige que justice soit faite
Pour ceux qui suivent cette affaire, la famille de Martinez Zogo a demandé à la justice la dépouille pour inhumation. En réponse, les juges militaires ont fait comprendre qu’il est prématuré d’envisager la restitution de la dépouille à sa famille. Certains professionnels du droit expliquent que la dépouille doit rester à disposition de la justice pour complément d’enquête. « À tout moment, on peut demander une nouvelle autopsie sur le corps parce que la cause de la mort peut être remise en question », précision faite.
Dans la suite des explications, on retient que certains accusés peuvent contester les accusations d’assassinat portées contre eux. Et donc on peut procéder à une nouvelle autopsie pour confirmer ou non l’assassinat. Autant donc conclure l’instruction de l’affaire n’est pas terminée.
Rendu à ce jour, les débats au fond n’ont pas encore commencé. Les parties se battent encore sur des questions procédurales depuis 10 mois après la première audience.
Il est à noter que 17 personnes ont été arrêtées et inculpées après la découverte du corps sans vie de Martinez Zogo. Parmi les personnes mises en cause figurent 12 agents de la Direction générale de la recherche extérieure, dont l’ancien patron du renseignement, Léopold Maxime Eko Eko.
















