Les deux pays se sont retrouvés pour consulter les documents coloniaux susceptibles d’éclairer les parties pour résoudre la question frontalière.
La rencontre s’est tenue dans la localité de Djibloho, l’une des huit provinces de la Guinée équatoriale crée en 2017 qui est considérée comme la ville administrative du pays. Une réunion de travail de la Commission ad hoc sur la démarcation des frontières maritimes et terrestres entre le Cameroun et son voisin guinéen y a donc eu lieu la semaine dernière. Selon les sources diplomatiques, « les deux pays ont convenu de s’appuyer sur deux documents datant de l’époque coloniale pour finaliser la démarcation de leurs frontières communes. Il s’agit du Protocole franco-allemand signé le 24 décembre 1885 et de la Convention franco-espagnole du 27 juin 1900 », avons-nous été informés.
Coté Cameroun, des sources proches de la délégation nous font savoir que la délégation camerounaise a été conduite par le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, porteur des documents qui ont été remis à la partie Equato-Guinéenne pour prendre connaissance des écrits et apprécier leur pertinence.
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Dans les faits, les autorités camerounaises s’appuient sur le protocole Franco-allemand, signé après la Conférence de Berlin qui s’est tenue de novembre 1884 à février 1885, et organisée par le chancelier Bismarck afin d’établir les règles qui devaient présider à la colonisation de l’Afrique. Ledit protocole « précise clairement les limites et les possessions territoriales de la France et de l’Allemagne en Afrique centrale », nous explique Olivier Dikoume, historien qui liste même les témoins : « Ce congrès a réuni plusieurs pays européens à savoir : l’ Angleterre, la France, l’ Allemagne, le Portugal, les Pays-Bas, la Belgique, l’ Espagne, l’Italie, l’Autriche-Hongrie, la Suède-la Norvège, le Danemark, la Russie. La Turquie, le Japon et les États-Unis d’Amérique étaient également représentés à titre d’observateur. Il y avait en 14 pays qui ont participé à cette rencontre », nous explique-t-il encore.
Pour ce qui de la convention Franco-espagnole signée 27 juin 1900 entre la France et l’Espagne respectivement représentées par Théophile Delcassé et Fernando León y Castillo, Le traité de Paris fut signé le 27 juin 1900 entre la France et l’Espagne, la délégation camerounaise y a fait recours pour bien préciser les limites territoriales de la Guinée Équatoriale, ancienne colonie de l’Espagne.
Il est à rappeler que différend territorial entre le Cameroun et la Guinée équatoriale est né en juillet 2019 alors que Malabo se précipitait de construire un mur à la frontière des deux pays pour lutter contre l’immigration clandestine. Mais les autorités de Yaoundé ont estimé que ce mur avait dépassé les limites. Une affaire qui avait fait grand bruit.
Une situation qui a obligé Yaoundé et Malabo à prendre l’engagement de régler ce différend en respectant un accord de coopération en matière de défense et de sécurité transfrontalière et qui a prévu l’interdiction de l’usage de la force militaire entre les deux pays.