En s’alliant au Manidem, Maurice Kamto déjoue les pièges d’un régime qui bafoue la Constitution selon Luc Perry Wandji. L’ancien journaliste de la Crtv expose les vraies enjeux derrière les critiques et appelle à dépasser les faux débats.
« Mais, bon Dieu, qui sont ces hypocrites qui font semblant de ne pas savoir qu’un piège était tendu (par le régime) à Maurice Kamto, en rapport avec sa candidature, sous les couleurs du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun ?
Qui sont ces rancuniers qui, voulant régler leurs petits comptes avec les militants du MRC (oubliant les enjeux majeurs de l’heure), ravivent le débat éculé sur la pertinence du boycott de 2020, et reprochent à son leader d’avoir fait vivre la polémique autour du mandat impératif, pour – au demeurant- se présenter sous d’autres couleurs ? Comme s’ils ignoraient que, pour faire obstruction à la candidature de Maurice Kamto, la dictature de Yaoundé s’était arrangée à organiser le viol légal de la constitution, disposant pourtant que « tout mandat impératif est nul ».
« Il a fait preuve de lucidité et de pragmatisme »
Vouloir moquer le leader du MRC, parce qu’en organisant sa stratégie, il a fait preuve de lucidité et de pragmatisme, relève soit de la naiveté, soit d’un tout autre exercice que l’analyse politique. Ce qu’il convenait de faire, à mon sens, c’est, minimalement, contester que Maurice Kamto et ses alliés ont sorti le grand jeu, en déroutant la dictature. Laquelle, on le sait, s’est jurée – depuis des mois – de ne pas respecter la constitution, dans l’intention de mettre hors-jeu son adversaire le plus redoutable.
« Maurice Kamto, Jean Michel Nitcheu et Ekane Anicet viennent de marquer un grand coup politique »
Ceux qui, dès ce soir, persistent à faire croire qu’il y a une contradiction dans la démarche de Maurice Kamto, à faire de la transhumance politique, sans préalablement constater qu’il y a, au Cameroun, une dictature violente, qui fausse les règles du jeu démocratique; perturbe son cours normal, et travaille à pousser dans la clandestinité et des contorsions complexes, toutes les forces du changement et du progrès – par l’instrumentalisation du droit et de l’administration publique – sont soit de mauvaise foi, soit de médiocres analystes, qui pensent par anachronisme. C’est absurde, en tout état de cause !
Tenant compte du contexte dictatorial, on peut oser dire que Maurice Kamto, Jean Michel Nitcheu et Ekane Anicet viennent de marquer un grand coup politique. N’en déplaise…
Faut-il le rappeler: l’élection présidentielle est un rendez-vous entre un Homme et le peuple. L’appareil politique qui le porte, étant une considération, certes importante, mais largement secondaire ».
Luc Perry Wandji