Un large éventail d’experts de l’ONU ont uni leurs forces jeudi pour estimer que l’administration du président américain Donald Trump sapait les droits de l’Homme et les libertés fondamentales dans son pays et à l’étranger.
« Nous sommes préoccupés par les tentatives de la nouvelle administration américaine d’affaiblir les protections nationales des droits de l’Homme, de nuire aux systèmes internationaux des droits humains et humanitaires, de revenir sur des décennies de progrès en matière d’égalité des sexes et de saper les institutions internationales et la société civile dans le monde entier », ont déclaré les experts dans un communiqué commun.
« Nous sommes alarmés par l’escalade des attaques des Etats-Unis contre l’architecture internationale des droits de l’Homme, l’Etat de droit, le multilatéralisme, les principes d’égalité souveraine et d’autodétermination, et les accords internationaux vitaux sur la paix et la sécurité, le changement climatique, la justice mondiale et la coopération internationale », ajoute le texte.
Les experts ont rappelé que la Charte des Nations unies interdisait la menace ou l’usage de la force contre l’intégrité territoriale des Etats membres.
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La déclaration a été signée par 32 rapporteurs spéciaux, sept autres experts et des membres de six groupes de travail, un nombre exceptionnellement élevé pour de telles déclarations conjointes d’experts de l’ONU.
Les experts en droits de l’Homme de l’ONU sont des personnalités indépendantes et bénévoles, nommées par le Conseil des droits de l’Homme pour rendre compte de leurs conclusions dans leur domaine de compétence. Ils ne s’expriment donc pas au nom des Nations unies elles-mêmes.
« Les menaces de récupérer le canal du Panama, de s’emparer de Gaza en expulsant la population palestinienne, de faire des demandes d’extorsion à l’Ukraine pour ses minéraux essentiels comme prix du soutien à la résistance contre la Russie, ou de prendre le contrôle du Groenland sont des actes manifestement illégaux au regard du droit international », ont-ils estimé.
« Nous sommes également affligés par le rôle problématique des principaux acteurs du monde des affaires dans la nouvelle administration américaine, qui exercent une influence indue sans aucun mécanisme pour prévenir les conflits d’intérêt », ont-ils déclaré, dans une référence voilée au rôle du milliardaire Elon Musk.
Les experts ont déclaré que de telles mesures ouvraient la porte à une « prise de contrôle du gouvernement américain par les entreprises ».
Source: Agence France-Presse